Journée internationale des femmes 2018 : elles resteront « Féministes tant qu’il le faudra ! »

Samedi 10 Mars 2018 - 10:51

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C’est sur ce thème que la journée internationale des droits de la femme a été célébrée cette année. Le combat a été ardemment mené et se poursuit. Même si elles demeurent rares dans les fonctions de décision, les femmes, de plus en plus nombreuses dans la vie professionnelle, sortent de l’invisibilité dans laquelle les systèmes de leurs sociétés les enfermaient.

Qui aurait pu imaginer que les titres : président, ministre, recteur, professeur, directeur, sous-préfet… seront dotés d’une déclinaison féminine pour désigner une femme qui endosse la même responsabilité qu’un homme. Des siècles en arrière, nul ne l’aurait cru.

Ce qui s’est joué depuis le début de ce mouvement dans les années 1960 a aujourd’hui favorisé l’émergence de nouvelles formes d’actions qui obligent à repenser le féminisme en tant que mouvements sociaux et à en dessiner les faiblesses mais aussi les nouveaux horizons.

Mais tout d’abord, qu’est-ce que le féminisme ?

Ce terme porte encore aujourd'hui une connotation très négative qui nuit à la bonne compréhension de l’action des mouvements qui s’en revendiquent. La raison de cette incompréhension peut tenir de son étymologie, qui met en avant non pas la quête d'égalité des sexes, mais la femme, en tant que victime dans son rapport aux hommes, ou la femme contre l’homme. Et pourtant, le féminisme n’est pas synonyme des femmes qui détestent les hommes, il n’est non plus le propre des femmes, il est encore moins synonyme de radicalisme.

Le féminisme est simplement une prise de conscience, d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une dénonciation de l’oppression subie par les femmes en général dans une société, à un moment donné. Il s’agit aussi d'une lutte pour changer ces rapports et cette situation.

Afin de discerner l’orientation qu’il prend aujourd’hui, voyons à travers un entretien que nous avons réalisé avec Vanessa Metou, la perception d’une jeune femme à l’égard du féminisme de nos jours.

Les Dépêches de Brazzaville : Bonjour, pourriez-vous décliner votre identité ?

Vanessa Metou : Je suis Vanessa Metou, Experte en droit international pénal et activiste, passionnée par les questions de jeunesse et fondatrice de l’ONG Lona.

LDB : La journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, est cette année célébrée sur le thème « Féministe tant qu’il faudra ». Qu’est-ce que cette thématique vous évoque ?

VM : Elle évoque l’intemporelle problématique des droits de la femme et la lutte continue pour une instauration de l’égalité hommes et femmes. En substance, cette thématique laisse entendre, à mon sens, la conclusion suivante : l’on parle souvent de discrimination positive en voulant à tout prix mettre en avant la femme et donc la cause féministe tant qu’on le peut et si cela contribue significativement à faire avancer les choses eh ben, soyons féministes !

LDB : Êtes-vous féministe ?

VM : Féministe, je ne me définis pas comme tel, quoiqu’engagée pour la cause des femmes. Je me situe plutôt comme actrice pour l’avancement des causes nobles. Et mon engagement consiste à promouvoir plus de droits pour les êtres humains en général et les jeunes en particulier.  Quoi de plus légitime que de promouvoir les droits de la femme et revendiquer une meilleure prise en compte de cette composante dans la société. Alors féministe pour l’égalité homme et femme en matière de responsabilités, oui, car j’ai toujours été de celles qui pensent qu’à compétence égale, une femme devrait occuper le poste qui lui reviendrait par méritocratie et non par valorisation de la question genre. Toutefois, promouvoir le leadership féminin et susciter l’éclosion des talents féminins restent nos axes de bataille.

LDB : Que savez-vous des définitions et des valeurs du féminisme

VM : Le féminisme est avant tout un mouvement visant à prôner l’égalité homme-femme et agir solidairement pour faire lutter contre toute forme de discrimination à l’endroit de la femme. Les valeurs prônées par le féminisme sont, entre autres, la justice sociale et l’égalité.

LDB : En quoi consiste ce mouvement aujourd’hui ?

VM : Ce mouvement consiste à maintenir les acquis de ces dernières décennies dans l’intégration et l’inclusion de la femme, la prise en compte des ‘‘femmes’’ dans les sphères de prise de décisions, etc. En dépit des avancées significatives de ce mouvement, à ce jour, cette cause bien que noble à certains égards manque d'adhésion. Il est donc judicieux de recentrer la lutte sur la sensibilisation de l’égalité en incluant activement les hommes.  Sans eux, la lutte féministe ne sera que vains discours et avancées sans réel impact.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo1: Les femmes défilant à l'occasion du 8 mars Photo 2: L'experte en droit international pénal et activiste,Vanessa Metou

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