Journée mondiale de l’allaitement maternel : la question divise de nombreuses femmes-mères à Pointe-Noire

Lundi 27 Mars 2017 - 18:08

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Le monde entier célèbre, chaque 29 mars, la journée internationale de l’allaitement maternel. Malgré le fait que le lait maternel reste un aliment irremplaçable pour les nourrissons, certaines femmes-mères à Pointe-Noire,  interrogées à propos défendent l’idée de l’allaitement par substitution.

Selon l’avis d’un médecin interrogé sur cette question, autrefois, l’allaitement maternel était naturel et inné, mais aujourd’hui, la chose fait débat dans de nombreuses sociétés. Ainsi, se demande-t-il,  s'il faut rechercher la cause de cette évolution dans les campagnes de promotion des laits maternisés des grands industriels, ou encore dans les combats du féminisme qui s’affichent de plus en plus ?

En clair, la journée de l’allaitement permet de médiatiser le sujet et, surtout, de rappeler aux femmes, les hommes y compris que le lait maternel a des bienfaits incomparables en matière de santé pour le nourrisson. Ce qui revient à dire que c’est une passion partagée par les scientifiques, les professionnels de la santé et les associations de soutien à l’allaitement maternel.

Deux femmes-mères,  qui ont requis l’anonymat, se sont exprimées en ces termes : « Je suis maman d’une petite fille qui se porte bien et depuis sa naissance je l’allaite, ce qui est bon pour sa santé et même la mienne aussi. Et il y a  des congés d’allaitement  pour les mamans fonctionnaires  ou celles relevant du secteur privé. C’est dire que l’Etat accorde bien de l’importance à l’allaitement maternel pour la santé de l’enfant », conclut-elle.

La deuxième, quant à elle, c’est l’avis contraire qui passe en premier, « on ne devrait pas continuer à soutenir cette idée de l’allaitement maternel comme si un nourrisson adopté et sans lait maternel ne pourrait jamais jouir d'une bonne santé. Le vrai problème, ce sont les constituants et substances existant dans le lait maternel, si ceux-ci peuvent être synthétisés, il n’y a donc pas un grave problème pour la santé du nourrisson », a-t-elle argumenté.

À dire vrai, à l’occasion de la journée consacrée à l’allaitement maternel, il est bon de rappeler aux uns et aux autres que le lait maternel est un tout. Il est à la fois ; de l’eau, de la nourriture et du médicament. Et de nombreux spécialistes en la matière affirment que de zéro à six mois, le bébé n’a besoin de rien d’autre que du lait maternel, sauf en cas de contre- indication liée à la santé de la mère. Ce lait est un aliment exclusif pour le nourrisson. Ensuite, disent toujours les spécialistes, à partir de six mois, l’eau et d’autres aliments peuvent être introduits en plus de l’allaitement qui devrait se poursuivre jusqu’à deux ans et plus. Encore que, disent les mêmes spécialistes, « en cas d’hémorragie à la suite d'un accouchement, c’est-à-dire l’hémorragie de la délivrance ou l’hémorragie post postpartum, l’allaitement peut arrêter cette hémorragie s’il n’y a aucune complication ».

L’importance de l’allaitement maternel ne devrait pas être seulement une affaire de centre de santé et femmes-mères. Elle doit sortir de ce cadre trop restreint pour des grandes campagnes de sensibilisations au cours desquelles, des conférences-débats, des projections de films et documentaires sont réalisées ici et là afin que le lait maternel ne quitte pas brutalement le nourrisson comme on le constate maintenant.

Ce que préconisent l’OMS et l’Unicef pour l’allaitement maternel              

Pour permettre aux mères de démarrer et de maintenir l’allaitement exclusif au sein pendant six mois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) recommandent entre autres, le commencement de l’allaitement dès la première heure qui suit la naissance, l’allaitement  exclusif au sein, c’est-à-dire que le nourrisson n’absorbe que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson, pas même de l’eau, l’allaitement à la demande, c’est-à-dire aussi souvent que l’enfant le réclame, jour et nuit, pas de biberons, de tétines ou de sucettes.

Ainsi pour ces deux organismes mondiaux, le lait maternel est le premier aliment naturel pour les nourrissons. Il fournit toutes les calories et les nutriments dont l’enfant a besoin pendant les premiers mois de la vie et continue de couvrir la moitié ou plus des besoins nutritionnels pendant le second semestre de vie, et jusqu’à un tiers de ces besoins pendant la deuxième année. Ensuite, le lait maternel favorise le développement sensoriel et cognitif et protège le nourrisson contre les maladies infectieuses et chroniques. Enfin, l’allaitement exclusif au sein diminue la mortalité infantile imputable aux maladies courantes de l’enfance, comme les diarrhées ou les pneumonies, et il accélère la guérison en cas de maladie.

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: nourrisson accroché au sein de sa maman ( c'est le lait maternel en question)

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