Journée mondiale de l’environnement : la cinquantième édition placée sous la biodiversité

Jeudi 4 Juin 2020 - 17:01

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La communauté internationale célèbre, le 5 juin de chaque année, la Journée mondiale de l’environnement. Le Congo n’est pas resté en marge de cette célébration. La ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a prononcé une déclaration au nom du gouvernement.

Depuis un demi-siècle, chaque 5 juin, la communauté internationale célèbre cette journée. L’édition de 2020 est célébrée sur un thème qui concerne l’humanité, particulièrement en ces temps difficiles : la biodiversité. Au Congo, la biodiversité est avant tout sa richesse. « Notre pays, abrite pas moins de 7 000 espèces d’oiseaux différentes, 6 500 espèces de flore, 200 espèces de mammifères, 150 espèces marines et fluviales : c’est un inestimable trésor. La biodiversité, au Congo, c’est aussi notre responsabilité. Sous l’impulsion du président de la République, chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, 17 aires protégées ont été créées sous forme de parcs nationaux, de réserves, de sanctuaires et de zones d’intérêt cynégétique, couvrant au total plus de 13% du territoire national et encadrées par un arsenal de lois très strictes », a indiqué la ministre.

Deux de ces sites, le parc d’Odzala kokoua et la réserve de biosphère de Dimonika, sont ainsi inscrits au patrimoine mondial de l’humanité. Ils sont la fierté du Congo. Et ils sont autant d’atouts pour un écotourisme respectueux de l’environnement, option que le gouvernement a choisie pour le développement d’une industrie touristique pourvoyeuse de revenus et créatrice d’emplois.

Arlette Soudan-Nonault, a déploré le fait que malgré le devoir de vigilance auquel appelle régulièrement le chef de l’État, force est de constater que le Congo a mal à sa biodiversité. « Même si le taux de dégradation de notre environnement, et  singulièrement de nos forêts, est nettement inférieur à ce que l’on rencontre ailleurs, il est réel, il est palpable. Braconnage, déforestation, pollution des rivières et des lacs, déversement anarchique des déchets miniers et pétroliers, dégradation des mangroves, multiplication des plantes aquatiques toxiques : tout cela est dû à notre négligence et parfois à notre inconscience. S’y ajoute, au moment où je vous parle, l’abandon à même la rue de gants en plastique non biodégradables et de masques usagés qui sont autant de vecteurs de propagation de maladies. »

Application rigoureuse de la loi face au nom respect des dispositions sur la protection de l’environnement

La ministre a déclaré avec autorité que celles et ceux qui, entreprises comme particuliers, s’obstinent à ne pas tenir en compte des dispositions de la loi sur la protection de l’environnement, sachent que la compréhension et la mansuétude n’ont qu’un temps. Aux rappels à l’ordre, aux interpellations et aux mises en demeure succèdent inévitablement les pénalités et les sanctions. « Je n’hésiterai pas à les appliquer avec rigueur », a-t-elle déclaré.

« Peut-on, doit-on lutter à la fois contre le coronavirus et défendre l’environnement ? Le combat pour notre santé ne passe-t-il pas avant la protection de notre biodiversité ? La réponse est simple : la crise sanitaire et la crise environnementale ne font pas que se ressembler, elles interagissent », a poursuivi la ministre. Prenant l’exemple de la forêt, elle a dit que la déforestation, en libérant une faune sauvage porteuse de virus jusqu’ici inconnus, favorise aussi l’émergence des maladies infectieuses. Quand on tue des animaux sauvages et les envoyons sur les marchés de viande de brousse, que font les virus dont ils sont porteurs ? « Ils cherchent un nouvel hôte. Et ce nouvel hôte, c’est nous. »

Lutter contre la déforestation et pour la biodiversité est donc au même moment lutter contre la pandémie et pour la santé de tous. Car moins il y a de biodiversité, plus le passage des maladies aux humains est favorisé. Il suffit pour s’en convaincre, de savoir que, de la Covid-19 à l’Ebola, en passant par le Sida, le Mers et le Sars, 70% des maladies nouvelles qui affectent l’humanité depuis 50 ans sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies en provenance de la faune sauvage.

Les forêts tropicales qui parsèment le Congo, parce qu’elles sont riches en biodiversité, sont riches également en micro-organismes dont la plupart sont essentiels et positifs pour l’homme. Ils jouent le rôle de barrières protectrices d’une faune sauvage qu’il convient de laisser en paix, là où elle se trouve. Car éradiquer les espèces sauvages sous prétexte d’en finir avec les épidémies serait comme raser les forêts pour éviter les incendies : les conséquences seraient désastreuses. C’est tout cet écosystème qu’il nous revient de protéger, a dit la ministre.

« L’avenir que nous souhaitons pour nos enfants ne se joue pas à la roulette russe, au risque de voir la nature prendre sa revanche sur nous. Cet avenir passe par la protection de l’environnement, par le développement durable, par la citoyenneté écologique. Il passe par le respect de cette terre congolaise inviolable et nourricière que dans leur grande sagesse nos ancêtres nous ont léguée. » Il est tout entier dans l’esprit de cette phrase signée Denis Sassou N’Guesso, que j’ai souhaité être la devise du ministère du Tourisme et de l’Environnement. « C’est en Afrique que l’humanité a vu le jour et c’est au Congo, notre Congo, que bat le cœur du continent mère ».

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : la ministre du Tourisme et de l’environnement prononçant son allocution (crédit photo/MTE)

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