Journée mondiale du rein : les néphrologues des Cliniques universitaires de Kinshasa sensibilisent

Samedi 15 Mars 2014 - 15:29

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La Place des artistes à Matonge ainsi que deux autres sites à Masina et à l’UPN ont ont été retenus pour entretenir la population kinoise, le jeudi 13 mars, sur les maladies rénales.

Dr Justine Bukabau sensibilisant avec les dépliantsL’initiative de l’International Society of Nephrology (ISN) et de l’International Federation of Kidney Foundations (IFKF) a été respectée à Kinshasa quant à « sensibiliser le public aux maladies rénales ». Le deuxième jeudi du mois de mars consacré Journée mondiale du rein tombé le 13 mars cette année a été le théâtre d’un événement qui en a marqué plusieurs. Le déploiement des blouses blanches observé à cette date au travers d’une caravane motorisée partie des Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK) vers l’Hôtel de ville avant de poser ses bagages. Ce, dans le but d’attirer les Kinois sur les trois sites d’affluence populaire choisis pour la sensibilisation.

Sous la conduite du chef de service, en l’occurrence le Pr. Nseka, ainsi que des Pr. Lepira et Sumaili, notamment, plusieurs néphrologues des CUK se sont déployés dans la ville en compagnie de médecins stagiaires. Du Dr Justine Bukabau, rencontrée à la Place des artistes en pleine activité, Les Dépêches de Brazzaville tiennent que la sensibilisation avait porté sur trois points essentiels. Dès lors, l’entretien avec la population, réalisé sur base de dépliants en français et en lingala distribués à ceux qui par curiosité marquaient un arrêt, portait donc sur « la gravité et les conséquences de la maladie des reins ainsi que leur prévention » quitte à encourager à un dépistage volontaire une fois l’an.

Très fréquente, la maladie des reins, a soutenu la spécialiste en médecine interne susnommée, « concerne tout le monde, jeunes, adultes, vieillards » sans distinction de sexe. Si elle a cité l’hypertension, le diabète sucré comme agents causaux, elle a du reste ajouté qu’en Afrique surtout, les maladies infectieuses telles les hépatites virales B et C, la tuberculose et le VIH sont aussi remises en cause. Ce, autant que les médicaments néphrotoxiques notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les antibiotiques à l’instar du « Diclofénac et de la Gentamicine ». La caractère insidieux de la maladie a du reste été évoqué de façon claire : «  Les maladies de reins évoluent généralement de manière silencieuse sans symptômes. C’est seulement à un stade avancé qu’apparaissent les signes, au moment où l’on parle d’une insuffisance rénale chronique souvent à un stade terminal ». À ce point, a indiqué la néphrologue Justine Bukabau, « elle nécessite un traitement de suppléance par la dialyse ou alors une greffe des reins ».

Poids social, économique et affectif Dr Marie-Noëlle Wameso en pleine sensibilisation

Pour sa part, la Dr Marie-Noëlle Wameso a exposé sur les poids social, économique et affectif de la maladie renforcé par les témoignages de malades. « La maladie des reins est chronique, c’est-à-dire que l’on en guérit pas. Elle exige des dépenses financières mensuelles qui coûtent cher. Une fois au stade terminal, il faut recourir à la dialyse dont les frais s'élèvent à 3 200$ à peu près pour le premier mois. Et ensuite, le patient est tenu de débourser environ 2 500$ le mois pour se prendre en charge  », a-t-elle expliqué. D’un point de vue économique, la maladie appauvrit et, qui plus est, des foyers ont été déstabilisés, voire brisés car du fait de la maladie certains ne pouvaient répondre à leurs devoirs conjugaux. Vu le coût important des soins certains ont eu un grand mal à subvenir aux besoins des leurs.

En tant que médDr Marie-Noëlle Wameso et Dr Justine Bukabau en fin de sensibilisation ecin, Dr Marie-Noëlle Wameso a évoqué un sentiment d’impuissance ressenti face à un patient qui n’est pas en mesure de se payer une dialyse, le seul traitement envisagé au stade terminal de la maladie. « Il est très dur de voir se détériorer du jour au lendemain la santé d’une personne sans pouvoir lui apporter le remède à son mal. Même nous, en tant que médecins, nous sommes conscients de notre incapacité à pouvoir nous prendre en charge, ou à y faire face s’il nous arrivait d’en souffrir ». Aussi, de concert avec Dr Justine Bukabau, a-t-elle insisté sur le fait qu’en face d’une population qui n’a pas assez de ressources financières, l’atout majeur, mieux l’arme efficace reste la prévention qui passe par la détection précoce, d’où la sensibilisation, comme celle organisée au rond-point Victoire, s’avère utile.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Dr Justine Bukabau sensibilisant avec les dépliants Photo 2 : Dr Marie-Noëlle Wameso en pleine sensibilisation Photo 3 : Dr Marie-Noëlle Wameso et Dr Justine Bukabau en fin de sensibilisation