Journée mondiale du théâtre : Antoine Ambadrou veut attirer l’attention sur le théâtre scolaire

Samedi 29 Mars 2014 - 5:10

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Directeur du Festival de théâtre scolaire (Fethesco), Antoine Ambadrou nous éclaire sur la situation du théâtre au Congo

Les Dépêches de Brazzaville : Où se situe le théâtre congolais aujourd’hui?
Antoine Ambadrou : Le théâtre de scène se situe à un très bon niveau, mais le théâtre scolaire est en net recul dans les écoles. On ne pense plus théâtre maintenant, on pense danse, ou alors on s’adonne à la tendance des élections de Miss ceci ou cela. Sans oublier les équipes de ndzango. Donc, il y a encore du travail à faire. Pour ce qui est du théâtre professionnel, nombreux sont les Congolais qui sont à l’étranger et sont des gens qui ont débuté ici, leur talent a fini par être reconnu.

Donc vous souhaiteriez que ces talents reviennent former les amateurs de théâtre sur place ?
Exactement ! Au niveau du théâtre scolaire, par exemple, les écoles le plus souvent manquent d’encadrement, de metteurs en scène. Mais d’un autre côté, lorsqu’on peut mettre la main sur un passionné qui veut bien se devouer sur place, c’est le coût de son service qui freine tout élan. Et cette question d’argent se poursuit à tous les niveaux. Mais à l’ouverture des inscriptions scolaires, la question devrait se poser de savoir si la récompense au bout du parcours n’est pas la réalisation de l’élève !

Comment redonner goût justement aux élèves ?
Il faut redonner confiance aux chefs d’établissements scolaires, parce que sans leur accord rien n’est possible. D’un autre côté, il y a la question du financement de telles activités. Certains pensent qu’à la fin une école peut bénéficier d’une certaine somme d’argent pour mener de telles activités. Or, il n’en est rien ! Vous comprenez dans ce cas que nous offrions aux élèves méritant des cadeaux de tous genres pour les stimuler.

Retraçons le parcours du Fethesco : comment furent  vos débuts ?
Cela fait quinze ans déjà que nous arrivons à mobiliser les élèves autour de ce festival. Les élèves n’attendent que ces moments pour se mobiliser davantage. On a du mal à ne prendre que les meilleurs au final. Mais nous y parvenons sans trop de discrimination, car l’avis des chefs d’établissements scolaires est aussi déterminant.

À l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, quel est votre message ?
Je suis heureux que des manifestations de ce genre soient organisées. C’est une considération pour le théâtre dans son ensemble. Toutefois, mon message s’adresse sous forme d’invitation à porter un regard plus attentif sur le théâtre scolaire, pas seulement celui des professionnels. Il faut former la jeunesse afin de laisser des personnes susceptibles d’assumer et d’animer le théâtre de demain.

Propos recueillis par Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Antoine Ambadrou. (© DR) ; Photo 2 : Des élèves du lycée Thomas-Sankara lors du Fethesco. (© DR)