Judo : le président de la fédération conteste l’un des verdicts de la CCAS

Mercredi 14 Mai 2014 - 17:00

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Marien Ikama-Ngouabi est en désaccord avec la décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS), taxant d’irrégulière la sanction infligée à plusieurs ceintures noires. Il usera, par conséquent, de la voie de recours

Le président de la Fédération congolaise de judo et disciplines associées (Fécojuda), Marien Ikama Ngouabi, a du mal à admettre l’une des sentences prononcées par la CCAS le 10 mai dernier sur les contentieux qui, jusque-là, divisaient la famille de judo. En effet,dans la deuxième des trois affaires opposant maîtres Francis Ata Assiokaka, Stéphi Monapi, Franck Wamba, Pea Botsoma et Roland Oyama à la Fécojuda,

les requérants avaient saisi la CCAS pour obtenir l’annulation de la sanction qui leur était infligée par la fédération. Celle-ci les avait suspendus pour avoir prétendument perturbé le conseil fédéral du 16 février 2014 avec des armes blanches et à feu. La CCAS a estimé que la sanction était irrégulière puisque ces maîtres dirigent des clubs qui ne sont pas affiliés à la fédération. Ils ne peuvent donc pas être sous le coup de la décision d’une structure à laquelle ils ne sont pas affiliés. L’accusation étant sans preuve, l’instance judiciaire a obligé la Fécojuda à verser la somme de 500 000 FCFA à ces ceintures noires à titre de dommages et intérêts.

Une décision inadmissible pour Marien Ikama Ngouabi. « Le problème de l’affiliation n’a rien à voir sur ce dossier. […] Ces ceintures noires avaient été sanctionnées en tant que pratiquants du judo ayant semé le désordre. Aujourd’hui, la CCAS annule cette décision. […] Ce n’est pas fini, on va faire recours », a-t-il déclaré. La position du président de la Fécojuda n’a pas dû étonner les membres de la CCAS puisque le jour où la sentence était prononcée, le président de la chambre avait souligné la possibilité pour les perdants de recourir au Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en Suisse, afin que le litige soit réexaminé. « De toute façon, les fondateurs de la justice moderne ont été si sages qu’ils ont prévu des mécanismes de recours en faveur des parties perdantes. Elles doivent, dans ces conditions exercer les voies de recours prévues par les textes », déclarait le président de la CCAS, Corneille Moukala-Mokoko. C’est donc la procédure qu’adoptera le président de la Fécojuda.

Les conséquences de la décision de la Fécojuda

Au cas où la fédération emprunterait la voie de recours auprès du TAS, la préparation des athlètes aux Jeux africains pourrait connaître un retard. En effet, la Fécojuda devra attendre la décision de l’instance juridique sportive internationale avant de prendre en compte les judokas évoluant dans les clubs dirigés par ces maîtres pour une préparation efficiente des jeux, le processus de recours étant dilatoire. Par ailleurs, financièrement, il couterait plus cher à la Fécojuda. Le président Marien Ikama-Ngouabi devrait tenir compte de tous ces aspects avant de s’envoler pour la Suisse.

Pour sauver le judo comme il l’a dit, le président de la Fécojuda doit avoir en tête l’interpellation du président de la CCAS, Corneille Moukala Moukoko : « Vous devez être comme un bon père de famille qui a le devoir d’aimer ses enfants, les uns les autres avec leur caractère, leur tempérament, leurs qualités et leurs défauts. Ne rejetez personne, soyez objectifs dans vos décisions. Sachez les écouter tous et ayez le sens de la mesure et du pardon. » Le président de la Fécojuda va devoir faire une introspection pour savoir si la décision de la CCAS a juridiquement été mal rendue ou si c’est lui qui l’a mal interprétée.

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le président de la Fécojuda (© Adiac).