Junior Etou. « J’ai deux objectifs majeurs : le maintien de Béziers et la sélection congolaise »

Mercredi 6 Février 2019 - 21:45

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Le milieu défensif de 24 ans, révélé cette saison en Ligue 2 avec Béziers, a répondu aux questions des Dépêches de Brazzaville. Avec la simplicité et la fraîcheur d’un joueur issu du football amateur. Mais non sans espoir pour son club et ambition vis-à-vis des Diables rouges.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Junior, après un début de saison timide, tu sembles avoir trouvé tes marques en Ligue 2 et dans le monde professionnel.

Junior Etou (J.E.) : Oui, après une période d’acclimatation, le coach m’a donné m’a chance (ndlr : le 2 octobre contre le Lens en match en retard de la 5e journée). Je l’ai saisie et j’ai essayé de prouver au coach qu’il avait raison de me faire confiance. Depuis, j’ai manqué deux matchs en raison d’une petite blessure. Puis ce week-end (ndlr : lundi soir à Lens, défaite 0-3) puisque j’étais suspendu après mon rouge face au Paris FC.

L.D.B. : Vous n’avez plus gagné depuis le 9 novembre, face au Red Star et vous êtes désormais 18e et barragiste virtuel. Que vous manque-t-il pour vous relancer et aller chercher ce maintien ?

J.E. : Dans l’état d’esprit, on est toujours conquérant, le groupe reste combatif, positif, on s’entraîne avec un état d’esprit de bonhommes. Mais il nous manque la réussite dans les deux zones de vérité. On sait que beaucoup d’observateurs nous voient déjà en National mais, nous y croyons. Et nous allons y arriver.

L.D.B. : En dehors de deux grosses défaites 0-3 contre Grenoble et à Brest lors des 17e et 18e journées, vous perdez la plupart du temps par un but d’écart…

J.E. : Sur certains matchs, comme Lorient, Valenciennes ou le Paris FC, on perd trop de points, alors qu’on se créé des occasions qu’on ne met pas au fond. On est conscient de tout ça. On ne baisse pas la tête, même si c’est parfois frustrant.

L.D.B. : Le maintien, tu l’avais déjà joué dans tes clubs précédents. C’est une lutte que tu sais gérer.

J.E. : Oui, avec Drancy ou Chasselay. Quand je signe à Chasselay fin octobre, le club ne comptait que cinq points. Puis sept à la trêve et finalement, on se sauve en fin de saison. Même si le monde professionnel est différent, plus exigeant que le monde amateur, je crois qu’il y a des similitudes dans l’appréhension de la lutte pour le maintien. Et cet état d’esprit, j’essaye de l’apporter à mon équipe, avec ma détermination.

L.D.B. : Quel est ton profil technique : récupérateur ou relayeur ?

J.E. : J’ai été amené à tenir les deux postes, avec le même plaisir. J’aime récupérer le ballon, me projeter vers l’avant, casser les lignes adverses. Tout dépend de ce que me demande l’entraîneur. A Drancy, on jouait en 4-4-2 losange et j’étais le plus souvent en pointe basse. Parfois en relayeur gauche. A Chasselay, en 4-3-3, j’alternais devant la défense ou un peu plus haut. Quel que soit le système, j’aime le travail défensif, la récupération.

L.D.B. : Avant Béziers, tu avais tenté une expérience au Havre, en 2016, sans succès. Tu confirmes qu’il est difficile de faire son trou au HAC lorsqu’on n’a pas fait sa préformation au centre ?

J.E. : Oui, ce n’est pas facile. Un recruteur du Havre, qui m’avait repéré avec Drancy, cherchait des éléments pour renforcer la réserve du HAC. Mon recrutement a été avalisé par le directeur sportif. Pour moi, la finalité était d’intégrer le groupe pro. On m’avait prévenu que la priorité serait donnée aux joueurs qui n’étaient pas retenus pour les matchs de l’équipe première, ce qui est logique. Mais après quelques matchs (ndlr : cinq apparitions entre août et octobre 2016), le staff a commencé à faire monter des jeunes du centre de formation. J’ai compris que la concurrence ne serait pas uniquement sportive et que mon temps de jeu allait se réduire. Et je suis reparti pour Drancy à la trêve, avec quinze titularisations en deuxième partie de saison. A 22 ans, ma priorité était de jouer. Durant l’été 2017, j’ai eu quelques touches en National, qui ont capoté pour des raisons administratives. Chasselay m’a contacté avec un discours ambitieux. J’y suis allé et j’y ai réalisé une bonne saison (ndlr : dix-neuf titularisations, en étant arrivé au club le 25 octobre) et Béziers m’a recruté l’été dernier.

L.D.B. : Tu es un pur produit du football amateur, puisque tu n’as pas intégré de centre de formation professionnelle dans ton adolescence. Peux-tu nous décrire ton parcours ?

J.E. : Je suis né à Brazzaville, puis je suis arrivé en France à 5-6 ans. J’ai commencé le foot au CSL Aulnay, où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 13 ans. Puis à 13 ans, je suis allé à la JA Drancy où j’ai évolué en DH (division d’honneur) jusqu’à la CFA. Je suis un pur produit du football francilien.

L.D.B. : Aujourd’hui la Ligue 2 et pourquoi pas demain la sélection congolaise ?

J.E. : ça serait une fierté pour moi et ma famille. Je suis les résultats de la sélection et je croise régulièrement des Diables rouges en championnat. Forcément, ça donne des idées. Je sais que je suis dans les bases de données de la Fédération congolaise de football et je fais le maximum pour être sélectionné. Pour ces prochains mois, je me suis fixé deux objectifs majeurs : le maintien avec Béziers et une première sélection avec le Congo.

Propos recueillis par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Junior Etou, milieu récupérateur et percutant, croit au maintien de son club, l'AS Béziers (crédits photo ASB)

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