Justice internationale : la CPI accorde une liberté provisoire à Jean Pierre Bemba sans le relâcher

Samedi 24 Janvier 2015 - 15:15

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L’ancien vice-président reste en prison parce qu’il n’a pas obtenu la liberté dans l’affaire principale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour laquelle il est poursuivi.

Nouveau développement dans l’affaire Jean Pierre Bemba. Il s’agit de la liberté provisoire lui octroyée depuis le vendredi 23 janvier par la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire de subornation des témoins. L’enthousiasme des militants du Mouvement de libération du Congo (MLC) de voir enfin leur leader être libéré s’set vite estompé en apprenant que ce dernier reste, malgré tout, écroué à la CPI. Pourquoi ? D’après le chargé de communication de cette juridiction internationale en RDC qui a livré l’information, le prévenu Jean Pierre Bemba bénéficie de cette liberté provisoire uniquement dans l’affaire de subordination des témoins dans laquelle deux de ses avocats et un député de son parti avaient été mis en cause. Cependant pour l’autre affaire principale qui justifie son incarcération à la Haye depuis 2008, sa demande de liberté provisoire a été rejetée par la Cour.

Il y a lieu ici d’établir un distinguo entre les deux dossiers judiciaires, à savoir la subordination des témoins et les crimes de guerre et contre l’humanité pour lesquels l’ex vice-président de la République est poursuivi. Jean Pierre Bemba  a donc obtenu la liberté provisoire à l’instar de ses proches Fidèles Babala, Aimé Kilolo, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido accusés d’avoir mis en place une stratégie pour présenter de faux témoignages au procès moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Toutefois, le fait que cette affaire soit sous-jacente à celle de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour laquelle la liberté provisoire ne lui a pas été accordée, Jean Pierre Bemba est obligé de rester en prison en attendant l’issue de son procès attendu au printemps 2015.

Dans cette affaire principale, le leader de l’ancien mouvement rebelle MLC est accusé des viols, meurtres et pillages commis par ses soldats en Centrafrique en 2002 et 2003. Chef de guerre de son état, il avait envoyé ses miliciens combattre la rébellion qui menaçait le président centrafricain d’alors Ange Felix Patassé. C’était sans compter avec la furie dévastatrice de ses hommes qui sont livrés à des scènes de barbarie dépassant les limites du raisonnable.          

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Pierre Bemba