Justice internationale : reprise du procès de Dominic Ongwen, ancien chef de la LRA

Lundi 16 Janvier 2017 - 13:04

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Le procès de ce chef des opérations de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) a repris le lundi 16 janvier à la Cour pénale internationale (CPI).  Dominic Ongwen qui occupe la troisième place dans l’échelle de commandement de cette sanguinaire rébellion ougandaise après son chef, Joseph Kony et son adjoint, Okot Odhiambo, est notamment accusé d’esclavage sexuel et de recrutement d’enfants soldats.

Surnommé « fourmi blanche », Dominic Ongwen doit répondre devant l’institution de 70 crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour son rôle au sein de la LRA durant ce procès ouvert le 6 décembre à la CPI. Il comparaît pour des crimes commis dans le nord de l’Ouganda dans la période 2002-2005. Dominic Ongwen a été présenté à la CPI comme le « fer de lance » de la LRA qui, selon les Nations unies, a massacré plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants.

Rien que pour la période de 2002 à 2003, Dominic Ongwen aurait lui-même commandé de « terrifiantes campagnes » dans les régions de Lira et Teso, dans le nord de l’Ouganda, au cours desquelles quelque 2.000 personnes auraient été massacrées et 3.000 autres enlevées.

L’Ouganda et la LRA ont, à plusieurs reprises, tenté en vain de signer des accords de paix. La poursuite des violences imputées à cette milice a conduit ce pays, soutenu par des armées régionales, à mener à partir de fin 2008, des frappes aériennes contre ses positions dans le parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo.

Durant le procès qui est particulièrement attendu par des victimes, des témoins dont un expert de la LRA, vont donner des éclairages sur l’organisation de cette milice particulièrement brutale. Il s’agira pour l’accusation de démontrer que ce groupe armé a une organisation quasi-militaire, avec entre autres quatre bataillons placés sous les ordres de Joseph Kony. De plus, les témoins vont démontrer que Dominic Ongwen possédait un réel pouvoir alors qu’il était l’un des cinq commandants de la LRA.

Après sa création aux alentours de 1987, la LRA n’a cessé de multiplier des exactions dans le nord de l’Ouganda : enlèvements d’enfants transformés en soldats et en esclaves, et mutilations de civils. Ses combattants ont finalement été chassés de cette partie du pays par l’armée ougandaise. Ces attaques n’ont jamais mis fin à l’action de la LRA ou tuer Joseph Kony, son leader et ses éléments. Et depuis quelques années, cette rébellion a étendu ses opérations dans les forêts équatoriales des pays voisins, notamment en République du Congo, en Centrafrique et au Soudan où elle poursuit enlèvements et massacres au gré de ses raids dans les villages de brousse pour se ravitailler.

Pour ce qui est de Dominic Ongwen, il faut signaler qu’il avait été enlevé par des rebelles dans le nord de l’Ouganda alors qu’il était enfant. Au fil des années, ce jeune originaire de Lamosi, près de la ville de Gulu, dans le nord-est de l’Ouganda était devenu un des commandants les plus redoutés de la LRA. Le programme ougandais Justice et Réconciliation affirme que ce jeune avait été enlevé alors qu’il rentrait de l’école.

Rappelons que Dominique Ongwen s’était rendu aux forces spéciales américaines en janvier 2015 en Centrafrique. A l’époque, les États-Unis avaient mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars (4,5 millions d’euros).

Nestor N'Gampoula

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