Justice : les avocats du pasteur Amisi Mwana Ngoy dénoncent une tentative d’assassinat de leur client

Lundi 22 Septembre 2014 - 18:05

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Dans une note d'explication adressée aux autorités judiciaires du pays, ces avocats les interpellent sur le danger qu’encourt l’homme de Dieu et ses pairs de l’Église « Tabernacle de la Moisson » et réclament que justice soit faite.  

Une bande des criminels avait été appréhendée et mise en détention le 6 septembre dernier à la suite d’un mandat de perquisition domiciliaire et d’arrestation exécuté à son encontre par un officier de police judiciaire. Évoquant cette situation dans une correspondance adressée aux différentes autorités judiciaires du pays, Me Mbwebwe Kazadi et ses pairs, en l’occurrence Mutombo Mukadi, Serge Mutshipule et Faustin Kangudia, dénoncent une tentative d’assassinat dont leur client  avait été l’objet le 3 septembre à son domicile sis au n°2 de l’avenue Ndanu au quartier Motel Fikin (15e rue Limete). Dans ce document dont les Dépêches de Brazzaville avaient reçu une copie, le conseil du révérend pasteur Amisi Mwana Ngoy confirme « l’assaut d’assassinat » dont l’homme de Dieu avait été victime le 3 septembre.

Appréhendé au domicile de la victime avec une arme de guerre par les policiers affectés à la commune de Limete, le neveu du pasteur du nom d’Amisi Mwana Ngoy serait passé aux aveux, à en croire ledit document. S’appuyant sur les révélations de ce dernier citant, entre autres, Amisi Lobandji, fils de Charles Lobandji (pasteur de Lodja actuellement à Kinshasa) comme pourvoyeur de l’arme mise à sa disposition - un revolver GP type belge n°245 PM22599 - en contrepartie d’un montant de 50.000 dollars ainsi que son fils Joseph Lobandji, le conseil du pasteur est convaincu être en face d’une « association des malfaiteurs ». Cette dernière aurait, d’après les avocats de la victime, conçu, organisé et procédé à l’exécution d’une entreprise criminelle destinée à éliminer physiquement le pasteur Amisi Mwana Ngoy du Tabernacle de la Moisson situé au n°109 dans la commune de Kinshasa.     

D’après la même source, les quelques membres de la bande criminelle mis aux arrêts par l’officier de police judiciaire, instructeur de cette affaire, furent momentanément relâchés avec obligation de se présenter à l’Auditorat militaire supérieur de Matete qui s’était saisi de cette affaire criminelle sur ordre de l’auditorat militaire général lui aussi saisi par les conseils du révérend pasteur Amisi Mwana Ngoy. Alors que le dossier avait été transmis à l’auditorat supérieur de Matete qui l’avait enregistré dans ses registres, Amisi Lobandji, le pourvoyeur présumé de l’arme du crime, a été de nouveau arrêté et placé en détention préventive, allègue le Conseil du pasteur victime. Toutefois, les signataires du document émettent des appréhensions quant à la suite de cette affaire au regard des accointances qu’entretiendraient le magistrat instructeur du dossier et les présumés commanditaires de la tentative d’assassinat contre leur client.

Achat de conscience

Les avocats évoquent un « entretien de complot avant la confrontation » qu’auraient eue les deux parties en date du 12 septembre dernier vers 8 heures. « Ceci est le résultat scandaleux des opérations d’achat de conscience et du clientélisme qui fait vivre », notent-ils. Si bien que, poursuivent-ils, « le magistrat instructeur s’était trouvé dans l’impossibilité d’instruire impartialement cette affaire à cause de ses partis pris et des rapports qu’il entretenait avec les personnes poursuivies, parce qu’il avait ses motifs sérieux de protéger ses intérêts personnels dans cette affaire, dans le but de bloquer la démarche tendant à démasquer toute la bande criminelle à qui il offrait à priori faveur, préférence et prévention au détriment de la bonne administration de la justice ». Indignée par l’attitude affichée par les présumés commanditaires de l’acte criminel, le conseil du pasteur Amisi Mwana Ngoy dénonce le fait que les incriminés se prévalent d’une certaine impunité au point de narguer la justice au motif que leurs frères « useront de leur influence et de leur autorité liée à leurs fonctions publiques » pour qu’ils ne soient pas punis conformément à la loi.

Et pourtant, avancent les avocats du pasteur, « cette bande criminelle à mains armées était déterminée dans ses sentiments terroristes à éliminer physiquement le révérend pasteur Amisi Mwana Ngoy, à renverser l’évêché auquel il est attaché et à éliminer tout un groupe de révérends pasteurs et toute personne qui communie avec lui en vue de faire taire la vérité qu’ils enseignent au peuple de Dieu ».Tirant d’ores et déjà la sonnette d’alarme, les auteurs de la correspondance susdite interpellent les autorités sur le danger qu’encourent leur client et les autres pasteurs du Tabernacle de la Moisson tout en réclamant que justice soit faite. Le conseil du pasteur Amisi Mwana Ngoy déclare enfin faire confiance à l’auditorat militaire général qui a repris cette affaire pour la poursuite de toute personne impliquée.

Concluant leur lettre sur un appel à la raison, ils expliquent que « le souffle de vie de l’être humain est une création et un capital exceptionnels, fragile, tellement fragile, que les lois de l’univers, hasard et nécessité, n’aient jamais réussi à inventer. L’exposer à l’arme, à la mort pour son élimination pure et simple, il n’y a pas une loi qui puisse justifier un tel acte odieux d’abattre l’être humain et de le priver illégitimement de la jouissance de la vie ». Ce qui constitue en soi, notent-ils, « une injustice condamnable qui semble installer le système de terreur et de la jungle comme principe directeur des rapports humains ».          

 

Alain Diasso