Justice : les responsables du Comité laïc de coordination mettent fin à leur clandestinité

Mercredi 30 Janvier 2019 - 15:14

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Les principaux membres de l'organisation ont tous pris part, le 29 janvier, à la messe de suffrage dite en mémoire des victimes de la répression des marches organisées le 31 décembre 2017 et le 25 janvier 2018 en protestation contre un troisième mandat de Joseph Kabila.

Photo ACTUALITE.CDToutes les têtes couronnées du Comité laïc de coordination (CLC) ont assisté à la messe, mettant ainsi fin à la longue clandestinité à laquelle les anciennes autorités les avaient contraintes. Environ treize mois après le lancement des actions qu’ils avaient initiées pour exiger l’alternance politique en République démocratique du Congo (RDC), les dirigeants du CLC peuvent enfin humer l’air frais de la liberté en s’affichant en public sans peur d’être arrêtés.

Ces laïcs catholiques étaient au centre des attentions au cours de cette célébration eucharistique. Ndaywel è Nziem, le modérateur du CLC, a justifié leur clandestinité par le besoin qu’ils avaient ressenti de sécuriser leur action face aux menaces dont ils étaient l’objet de la part du pouvoir sortant. « Nous avions pensé que pour sécuriser notre action  comme nous demandait le peuple,  il nous fallait être à l’abri », a-t-il déclaré à la presse, estimant que le contexte politique ayant changé, il n’était plus nécessaire de continuer à se cacher.

Membre du directoire du CLC, Gertrude Ekombe a, quant à elle, loué la noblesse du combat mené pour l’organisation des élections qui ont effectivement eu lieu. « Maintenant, nous estimons qu'on a bien fait notre travail. Le premier volet a été fait et nous pouvons sortir », a-t-elle indiqué. Les responsables du CLC ont, par ailleurs, promis de poursuivre leur lutte, en mettant cette fois-ci une emphase particulière sur l’avènement d’un véritable Etat de droit en RDC.

Le CLC entend donc continuer son combat contre le « système » et non contre les « individus », a tenu à nuancer le Pr Ndaywel, avant d’ajouter que cette lutte est d’une autre nature. « C’est un combat de longue haleine pour qu’au Congo, un Etat de droit puisse s’instaurer et que la population puisse vivre mieux. Nous continuons, mais notre combat n’est pas une question d’individu. C’est une question de système et nous avons encore des choses à faire parce que l’Etat de droit n’est pas encore là, les libertés publiques ne sont pas encore acquises », a-t-il indiqué.  

Rappelons que des mandats d’arrêt avaient été émis depuis janvier 2018 contre cinq des huit responsables du CLC pour avoir appelé à des marches réclamant l’application intégrale de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Et en février de la même année, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, avait confirmé les poursuites contre eux qui les avaient contraints à la clandestinité. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les responsables du CLC pendant la messe

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