Justice : l’opposant Jean-Bertrand Ewanga en résidence surveillée à l’hôtel Invest

Samedi 9 Août 2014 - 14:59

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Les pressions exercées sur le procureur général de la République (PGR) notamment par les avocats de l’incriminé et par une délégation de l’Union européenne (UE) ont fini par le convaincre sur la nécessité d’exécuter fidèlement la décision de la Cour suprême de justice qui avait plaidé pour une assignation en résidence surveillée du prévenu.

Après deux jours passés au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) sur injonction du PGR qui s’est interposé sur une décision de la Cour suprême de justice demandant au parquet de l’assigner en résidence surveillée, Jean-Bertrand Ewanga a finalement quitté l’ex-prison de Makala pour être transféré le 8 août à l’hôtel de presse Invest, situé sur le site de la Radio télévision nationale congolaise. Les pressions exercées sur le PGR notamment par les avocats de l’incriminé et par une délégation de l’Union européenne ont fini par payer. Le chargé d’affaires intérimaire de la délégation de l’UE en RDC Bruno Hanses avait, en effet, exprimé sa vive préoccupation sur l’arrestation de ce député de l’opposition estimant qu’elle ne contribuait pas à l’apaisement du climat politique.

Saisi du dossier, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, avait exhorté le PGR à exécuter fidèlement la décision de la Cour Suprême de Justice, en demeurant dans l’esprit et les termes de l’arrêt sur l’assignation du député Bertrand Ewanga en résidence surveillée. La somme de toutes ces pressions a finalement conduit au transfert, depuis vendredi dans la matinée, du secrétaire général de l’Union pour la Nation à l’hôtel Invest où il a été escorté, selon les témoins, par une Jeep de la police. Entre-temps, le débat continue d’enfler dans l’opinion sur la justesse de cette arrestation. Pour ses avocats, leur client est innocent et les propos vexatoires contre le chef de l’État qu’on lui attribue seraient pas fondés. Pour Me Godé Bononga, l'arrestation de son client est injustifiée pour autant que les griefs mis à sa charge ne sont pas probants. Tout en maintenant les accusations portées contre Jean-Bertrand Ewanga, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, confirme que les enregistrements existent où l’intéressé fait la promotion de la haine entre ethnies sur fond des propos outrageants à l’endroit du chef de l’État. « De toute façon, ce n’est pas l’avocat d’Ewanga qui apprécie les faits, ni ses amis politiques, ni ses adversaires que nous sommes. C’est la justice », a-t-il tranché. Accusé d’offense au chef de l’État, Jean-Bertrand Ewanga a été arrêté le 5 août à l’issue d’un meeting organisé par l’opposition qui dénonce le projet de révision de la Constitution caressé par la majorité pour maintenir le président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de 2016.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean-Bertrand Ewanga