Justice : une plainte contre Martin Fayulu

Mardi 30 Avril 2019 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La voie pour une probable arrestation du leader de Lamuka serait tracée par une plainte déposée contre lui et certains de ses alliés. 

Une correspondance du procureur général près la Cour de cassation, adressée à la police pour investigations contre Martin Fayulu, circule sur les réseaux sociaux. Dans celle-ci, en effet, Flory Kabange aurait transmis au Commissaire général adjoint de la Police nationale congolaise, en charge de la police judiciaire, une lettre-plainte contre Martin Fayulu Madidi portée par un certain Jean-Claude Ngoy Lufuluabo et consorts. Dans celle-ci, les plaignants accuseraient le leader de Lamuka d’incitation à la haine, massacre des Baluba, pillage, atteinte aux droits garantis, crime de génocide et crime contre l’humanité.

Le procureur général attendrait que le rapport lui soit fait après investigations par la police en rapport avec les faits allégués. La correspondance adressée à la police contiendrait une copie certifié conforme de la lettre-plainte ainsi que ses annexes qui lui auraient adressées le 18 février dernier par les plaignants.

En cause, le meeting du mois de février 

Selon des sources proches de ce dossier, cette plainte aurait trait au meeting tenu par le leader de Lamuka, le 2 février, au cours duquel il avait insisté sur la vérité des urnes, notant qu’il était le président élu et que sa victoire lui aurait été volée par la coalition électorale Cap pour le changement (Cach) dont Félix-Antoine Tshisekedi est le leader. La correspondance du procureur général, transmise à la police nationale, contiendrait donc des éléments sur ce meeting qui, avérés, pourraient conduire à son interpellation et son inculpation.

Rappelons qu’au début de la contestation de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle, une certaine opinion avait trouvé dans le discours de Martin Fayulu une dose de tribalisme et d’appel à la haine tribale. Interpellé, le leader de Lamuka avait réfuté ces accusations, soutenant clairement qu’il avait, lors de ses prises de parole, contredit certaines revendications de ses partisans ayant notamment trait à la tribalisation de la situation que traverse le pays ou au recours aux armes. D’ailleurs, au niveau de la plate-forme, un communiqué avait été fait pour condamner la haine tribale, cette tendance à s’attaquer aux originaires du Kasaï ainsi que le risque d’épuration ethnique qui se profilait.

Par ailleurs, lors de son dernier meeting du 28 avril à la place devenue mythique de la Sainte Thérèse, à N’Djili, Martin Fayulu, revenu d’un périple euro-américain pour expliquer son combat fondé sur la vérité des urnes, a tout simplement demandé au président Félix-Antoine Tshisekedi de démissionner, considérant qu’il avait volé sa victoire à l’issue des élections du 30 décembre 2018. « Cette fois-ci, nous sommes rentrés pour demander et obtenir la démission de Félix Tshisekedi. Il a fait la honte, il a vendu le pays », a-t-il déclaré.

Ici, l’opinion ne parle plus de l’appel à la haine ethnique mais dénonce plutôt l’appel à la désobéissance civile ainsi que les injures à l’endroit du chef de l’Etat.

 

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Martin Fayulu prenant un bain de foule à Kinshasa Photo 2: Martin Fayulu photo 3: La lettre du procureur général à la police

Notification: 

Non