Justice : Wivine Moleka exige à Kamerhe de démentir l’accusation de fraude électorale

Lundi 3 Février 2014 - 17:12

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Le bras de fer judiciaire entre la députée nationale de Kinshasa Wivine Moleka du PPRD (majorité présidentielle) et le président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) de l’opposition a ressurgi.

Wivine Moleka et son avocat-conseil Gérard Ledi Mukoko ont, au cours d’une conférence de presse le 2 février à l’Hôtel Sultani à Kinshasa, exigé à Vital Kamerhe de faire un démenti et des excuses publics pour avoir accusé la députée nationale de fraude électorale en 2011. Rappelons que le 28 novembre 2011 après les élections présidentielle et législatives, le candidat président de la République Vital Kamerhe avait, dans une correspondance adressée aux observateurs des élections, dans laquelle il faisait état de « quelques cas de fraudes électorales ». Et Wivine Moleka y avait été citée nommément en ces termes : « A Mbudi dans la périphérie, dans la commune de Mont-Ngafula, la candidate députée nationale PPRD, parti au pouvoir, l’honorable Wivine Moleka, escortée des policiers qui transportaient des urnes bourrées des bulletins de vote, s’est présentée avec une forte somme d’argent qu’elle distribuait aux agents électoraux. Révoltée, la population l’a chassée et ses gardes du corps ont réagi en tirant des coups de feu en l’air pour chasser tous les témoins. Conséquence : la population a décidé de ne plus voter et les bureaux ont été fermés ».

Les copies de la correspondance avaient été expédiées au président de la République, au président de la Commission électorale nationale indépendante, au représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, à l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, au représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine et aux chefs des missions diplomatiques accréditées en RDC.

«Nous avions approché M. Kamerhe afin qu’il puisse démentir ces offenses blessantes, outrageantes, méchantes, car totalement fausses et infondées et exposant ma cliente au mépris. M. Vital Kamerhe affirmera à l’époque qu’il détenait des preuves de ses affirmations. Face à cette attitude inamicale, nous n’avions qu’une seule voie, saisir la justice afin de l’inviter à exhiber ses preuves à contrario à démentir ses propos dans les mêmes termes et suivant les mêmes voies », a fait savoir l’avocat-conseil Gérard Ledi Mukoko.

Et le 20 décembre 2012, l’affaire fut appelée devant le tribunal de paix de Kinshasa/Ngaliema. Mais Kamerhe avait relevé appel et  était allé en cassation. Le 31 décembre 2013, a précisé l’avocat-conseil de Wivine Moleka, les deux parties étaient devant le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, mais les avocats de Kamerhe ont soulevé des exceptions de procédure. La prochaine comparution de deux parties est prévue au tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe. Pour la partie demanderesse, Kamerhe devra prouver ces allégations ou les démentir auprès de toutes les personnes ayant reçu en ampliation sa correspondance. L’avocat conseil affirme que ceci a été la base des discussions qui devaient aboutir à un accord à l’amiable pour conclure ce dossier. « Que M. Vital Kamerhe dise qu’il a menti, et rien de plus, voilà tout le sens de notre démarche », réclame fermement la partie demanderesse.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

-1: Wivine Moleka -2: Vital Kamerhe