Kasaï central : cinquante-trois membres de la milice de Kamuina Nsapu libérés

Plusieurs partisans du chef coutumier Kamuina Nsapu, cinquante-trois personnes au total dont quarante-trois adultes et dix mineurs ont été libérés le 31 janvier à Kananga, dans le Kasaï central. Ils étaient en détention préventive depuis au moins deux mois pour avoir participé à des activités subversives menées par la milice de ce chef coutumier tué dernièrement dans une opération de police après avoir contesté l'autorité du pouvoir central à Kinshasa. En représailles, ses partisans n’arrêtent de mettre la ville de Kananga sens dessous dessus en initiant des activités insurrectionnelles qui, souvent, tournent au drame. Ils se sont encore illustrés tout récemment lors de la visite avortée du Premier ministre Samy Badibanga au Kasaï central en perturbant son premier voyage officiel à l’intérieur du pays. Tout en protestant contre l'arrivée du nouveau chef de l’exécutif national à Kananga, ils exigent, dans le même temps, le départ du gouverneur de province, Alex Kande.  

Ce dernier considère la libération de ces fauteurs des troubles comme « un acte de bonne volonté des autorités dans le processus de recherche de la paix durable dans la province ». Les prisonniers libérés ont, en contre partie de leur libération, signé un acte d’engagement dans lequel ils ont promis de  ne plus se réengager dans un mouvement insurrectionnel ».  Entre-temps, des organisations locales de défense des droits de l’homme continuent d’appeler les autorités à libérer également la dizaine d’autres personnes déjà condamnées dans cette affaire. Selon l'ONU, cent-quarante personnes au moins ont été tuées dans des affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans du défunt Kamuina Nsapu. Une centaine de personnes ont été arrêtées, jugées ou condamnées depuis avril 2016.

Pour rappel, le chef Kamwina Nsapu avait pris la résolution de débarrasser le Kasaï-Central de tous les services de l’ordre, auteurs, selon lui, des tracasseries de tout genre à l’encontre de  la population. À la tête d’une milice, il avait longtemps été en froid avec les autorités tant de la province que du gouvernement central.