Kasaï : l’ONU recense 250 exécutions extrajudiciaires et assassinats ciblés

Vendredi 4 Août 2017 - 18:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un rapport publié à Genève en Suisse révèle que certaines attaques ont été menées sur la base de l’appartenance ethnique et auraient été activement fomentées, alimentées et parfois même dirigées par les forces de l’ordre locales et d’autres agents de l’État.

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, dans un rapport publié le 4 août à Genève, a révélé que 251 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires et d’assassinats ciblés entre mars et juin derniers dans la région du Kasaï. Parmi les 251 victimes, il y a eu notamment 62 enfants dont 30 âgés de moins de 8 ans.

Selon cette institution onusienne, les informations contenues dans ce rapport ont été recueillies par une équipe d’enquêteurs des droits de l’Homme des Nations unies, qui a mené des entretiens avec 96 personnes ayant fui vers l’Angola, pour échapper aux violences dans le territoire de Kamonia au Kasaï. Ces enquêtes ont également révélé que certaines attaques ont été menées sur la base de l’appartenance ethnique. « Les personnes interrogées ont indiqué que les forces de l’ordre locales et d’autres agents de l’État ont activement fomenté, alimenté et parfois même dirigé les attaques sur la base de l’appartenance ethnique », indique le Haut commissariat de l’ONU dans ce rapport.

Une milice armée par les chefs traditionnels

Selon les enquêteurs de l’ONU, les combats ont débuté dans cette région en août 2016. Ils ont opposé la milice Kamuina Nsapu et aux forces gouvernementales. Mais ils ont également noté qu’une autre milice, appelée Bana Mura, avait été formée vers mars/avril 2017 par des personnes appartenant aux groupes ethniques Tshokwe, Pende et Tetela. À en croire ce document, cette dernière « aurait été armée et soutenue par les chefs traditionnels locaux et des agents des forces de l’ordre, y compris de l’armée et la police, pour attaquer les communautés Luba et Lulua accusées de complicité avec les Kamuina Nsapu ». « Les Bana Mura aurait initié une campagne visant à éliminer l’ensemble de la population Luba et Lulua dans les villages pris d’assaut », précise ce rapport, notant que dans bon nombre des incidents signalés à l’équipe des enquêteurs, des soldats de l’armée nationale congolaise étaient à la tête des groupes de la milice Bana Mura lorsque les villages ont été assaillis.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non