Katanga : l’Église catholique dénonce la manipulation en sous-main des milices

Samedi 22 Février 2014 - 13:29

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Dans un document, les évêques ont également fustigé l’utilisation de ces milices pour fomenter des troubles ou, au contraire, améliorer la stabilité, selon les besoins.

Dans une lettre pastorale des évêques du Katanga citée par l’Agence congolaise de presse, les prélats catholiques ont déploré des crimes commis par des groupes armés « Maï-Maï » ou « Bakata Katanga » depuis plus de trois ans et dont le rayon d’action n’a cessé de s’étendre au cours des derniers mois.

Par ailleurs, l’Église catholique a également dénoncé la manipulation en sous-main de ces milices semant la terreur au Katanga, ainsi que « l’attentisme du gouvernement central » face à la crise dans cette province. « Nous dénonçons la main noire qui manipule des jeunes gens transformés en tueurs impitoyables et l'attentisme du gouvernement central, qui devrait se préoccuper davantage de la souffrance atroce des populations sinistrées », ont écrit les évêques des huit diocèses de la province.

Dans cette réaction, ces évêques ont également fustigé « l’approvisionnement en armes et munitions dont bénéficient les miliciens, manipulés par d’obscurs personnages ». Pour ces évêques cités par l’ACP, en effet, la revendication de l’indépendance du Katanga n’est qu’un « prétexte généralement évoqué pour justifier un déchaînement de la violence ».

Il est noté que les « Maï-Maï », originaires du Nord-Katanga, qui agissent dans la province, et qui épousent parfois la cause Kata-Katanga, ont étendu leur emprise en 2013 en descendant progressivement vers le sud. Ils déstabilisent désormais la région de Lubumbashi, le chef-lieu de cette province.

Citant le dernier rapport des experts de l’ONU sur la RDC, la source a souligné que le mouvement Kata-Katanga manque de coordination entre ses différents chefs de guerre et servirait « les intérêts des élites politiques et économiques nationales et provinciales, qui l’utilisent pour fomenter des troubles ou, au contraire, améliorer la stabilité, selon leurs besoins ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une attaque des Bakata Katanga sur la ville de Lubumbashi