Opinion

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A Kinshasa

Jeudi 31 Octobre 2019 - 9:49

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Tout avait l’air d’être rentré dans l’ordre quand, au bout de huit mois de longs accommodements, le gouvernement de coalition FFC-Cach (Front commun pour le Congo/Cap pour le changement) a été annoncé par Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le Premier ministre choisi par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi. Tout avait l’air tranquille jusqu’à ce que les proches de l’ex-président, Joseph Kabila, mettent au jour, il y a peu, l’alternative de le voir se présenter à la prochaine présidentielle en 2023. Etait-ce inenvisageable ?

Dans quatre ans, Joseph Kabila aura 52 ans et même si en tant qu’ancien président de la République il jouit de son statut de sénateur à vie, il pourrait s’ennuyer d’une retraite politique arrivée trop tôt et se préparer à rebondir. Il ne lui faudra pour cela que disposer des voix qui portent ce message et une machine pour en amplifier les sonorités. Or celui qui, le premier, a communiqué sur la question n’est autre qu’Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du FFC à la présidentielle du 30 décembre dernier. Il l’a fait au nom du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), fondé par Joseph Kabila, dont il est secrétaire permanent. Sur ces deux opportunités, ce dernier est donc servi.

Dans quatre ans aussi, peut-être même avant l’échéance de 2023, le champ politique de RDC pourrait se livrer à un jeu de reconstruction des alliances tissées dans le sillage de la présidentielle remportée par l’actuel chef de l’Etat. Non seulement le temps aurait eu raison de quelques engagements, mais les ambitions qui se dessineront dans la perspective de ce rendez-vous électoral majeur se nourriront nécessairement de nouveaux discours. Pour l’équipe au pouvoir, si elle reste soudée, la responsabilité lui incombera d’assumer son bilan. Pour les opposants, ce sera le moment des statistiques sur les promesses non tenues de leurs adversaires contre lesquelles ils présenteront les leurs disant être en mesure de les accomplir s’ils gagnent l’élection.

Quels qu’en soient les schémas, on peut être sûr de voir à l’affiche des futures joutes électorales les mêmes figures exposées lors de la dernière élection comme les seules, pour l’heure, qui symbolisent les espérances et les incertitudes de leurs compatriotes. Félix Tshisekedi, Joseph Kabila, Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe font évidemment partie de cette nomenklatura. Alliés de jure ou de fait, individuellement ou collectivement, ils feront à nouveau de Kinshasa le point de mire de leurs rivalités pour le contrôle du pouvoir.

Les Dépêches de Brazzaville

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