Kinshasa et Lubumbashi : des ONG dénoncent la recrudescence des violations des droits de l’Homme

Mercredi 14 Janvier 2015 - 17:45

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Les actes signalés sont liés à la question de la révision constitutionnelle ainsi que d’autres sujets politiques de l’heure.

Dans une conférence de presse tenue le 14 janvier à l’hôtel Cana à Gombe, les organisations spécialisées dans la promotion et la défense des droits de l’Homme en RDC se sont dites inquiètes de la recrudescence des violations des droits et libertés fondamentaux reconnus aux citoyens. Ces organisations ont spécialement noté le droit à la sécurité humaine, le droit à la manifestation publique et pacifique et les libertés d’expression et d’opinion ainsi que la liberté de mouvement dans les deux entités politico-administratives concernées. Elles ont notamment épinglé la dispersion, le 11 janvier à Kinshasa , par la police nationale des militants de la plate-forme Sauvons la RDC, qui envisageaient d’organiser un meeting sur le boulevard Triomphal. Pour ces ONG, les éléments de la police ont utilisé des balles réelles et en caoutchouc ainsi que des gaz lacrymogènes pour disperser ces manifestants non armés. Elles ont également dénombré des blessés et des arrestations.

Les ONG ont aussi dénoncé des tirs en balles réelles et en caoutchouc ainsi que l’utilisation des gaz lacrymogènes, le 12 janvier, contre les membres de l’opposition politique rassemblés dans leurs sièges respectifs en vue de se diriger vers le Palais du peuple en réaction contre la présentation officielle du projet de loi portant modification de la loi électorale. Ici également, elles ont noté des blessés et des personnes arrêtées dont certaines seraient encore entre les mains des services de sécurité ou de la police.

Cependant, pour Lubumbashi, ces organisations ont noté la répression des manifestations pacifiques, l’arrestation et le mauvais traitement des personnes soupçonnées s’opposer à la révision constitutionnelle ou au troisième mandat de l’actuel chef de l’État. Parmi les victimes, elles ont cité le député honoraire Vano Kiboko, l’ancien membre du PPRD, Georges Mawine, qui a été enlevé et ligoté par des personnes qui l’ont ensuite jeté dans un canal d’eau. Mais elles ont également mentionné le cas du bâtonnier Muyambo, qui a reçu plusieurs menaces de mort. Il y a également plusieurs autres personnes qui auraient été inquiétées pour n’avoir que porté un T-shirt du Tout-puissant Mazembe ou de Lupopo. Ces organisations ont également dénoncé la pression faite sur le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, depuis qu’il a fait connaître sa position sur cette question. Elles ont considéré la suspension de certains cadres des régies de la province comme des corolaires à cette pression.

Dans les recommandations, ces organisations ont sollicité du chef de l’État de faire poursuivre en justice les auteurs des actes décriés, ainsi que le retrait de la loi électorale actuellement en examen à l’Assemblée nationale, pour mettre fin à la tension et aux violations des droits de l’Homme observées.

Dénonçant les pratiques de corruption en cours au Parlement en vue d’obtenir le vote de la loi querellé, ces organisations ont dit prendre des dispositions afin de s’associer aux autres mouvements des forces vives de la Nation afin notamment de faire respecter les droits et libertés fondamentaux des citoyens, empêcher l’adoption de cette loi précitée. Parmi les ONG, il y a l’Association congolaise pour l’accès à la justice, la Ligue contre la fraude et la corruption, Justicia ASBL et la Nouvelle société civile congolaise.

Lucien Dianzenza