Kinshasa : fouille des véhicules, ratissage et bouclages vont bon train

Mercredi 14 Juin 2017 - 17:05

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Ces mesures, d’après la police, visent à rassurer la population traumatisée après les évasions massives des prisonniers à Makala et à Kasangulu.    

 

Depuis l’escapade des détenus à l’ex prison centrale de Makala le 17 mais dernier suivi le lendemain par une autre évasion des prisonniers à Kasangalu au Kongo central, les Kinois vivent dans la stupeur craignant de plus en plus pour leur sécurité. Le fait de penser qu’ils auront désormais maille à partir avec des évadés dans les rangs desquels se retrouvent des bandits de grand chemin et autres criminels n’est pas de nature à rassurer une population qui se sait toujours insécurisée nonobstant les efforts de la police. Dès lors, la hantise guette les esprits. Dans la périphérie kinoise notamment où les poches noires sont légion du fait d’un déficit criant d’électricité, les habitants sont contraints de regagner leurs toits un peu plus tôt que d’habitude. Déjà, dans certains quartiers, des plaintes liées à l’insécurité fusent de partout, obligeant la police à renforcer ses unités dans des juridictions exposées et livrées à la merci des hommes sans foi ni loi.  

C’est aux fins de mieux gérer cet enjeu sécuritaire et rassurer davantage les Kinois par rapport aux efforts entrepris pour annihiler toute velléité funeste de la part des fugitifs, que le commissariat général de la police/ville de Kinshasa vient d’initier une série d’opérations visant leur traque. C’est dans ce cadre qu’il faut situer les opérations de bouclage auxquels se livrent depuis quelques temps, les forces de la police dans certains endroits stratégiques de la ville. Des opérations qui vont jusque tard la nuit et qui obligent les automobilistes à ronger leurs freins pour dépasser les barrières policières érigées sur leur parcours. Ce qui complique souvent le trafic dans certains tronçons où chauffeurs et passagers sont contraints de passer des heures entières pour des raisons de contrôle. Des véhicules sont fouillés de fond en comble sur certaines artères après 22 heures.

La recherche des prisonniers évadés de Makala et de Kasangulu a prit de l’intensité. Des « check point » mobiles et ciblés ont été érigés dans les endroits stratégiques. Les chauffeurs sont obligés de présenter à l’agent de police les documents de bord tels que la carte rose, la carte grise et le permis de conduire avant qu’il ne soit procédé à la fouille systématique du véhicule. Il est question de se rassurer que la voiture ne contient pas d’objets compromettants, explique le porte-parole de la PNC, le colonel Pierrot Mwanamputu.  Outre le bouclage et le ratissage, des patrouilles de la police s’effectuent régulièrement dans certains quartiers de la ville pour parer à toute éventualité.

Toutefois, d’aucuns s’interrogent déjà sur l’efficacité de telles mesures lorsqu’on sait que les fameux criminels qui ne sont pas aussi bêtes que cela, empruntent certainement des voies secondaires pour échapper aux éléments en uniformes stationnés sur les barrières. Aussi face à la modicité des infrastructures et équipements dont dispose la police, il y a lieu de craindre que cette traque ne se termine en eau de boudin, si elle n’est pas appuyée par les forces armées.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le boulevard du 30 juin

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