Kinshasa : Vent de panique après l’échec des négociations politiques

Mercredi 29 Mars 2017 - 10:58

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Des mouvements incontrôlés caractérisés par des paniques généralisées ont été signalés dans la capitale le mardi 28 mars dans la matinée.   

Depuis le lundi 27 mars dans la soirée, la situation est demeurée tendue à Kinshasa. Convaincue que rien de bon n’allait sortir du Centre interdiocésain où devrait intervenir la signature de l’arrangement particulier lié à la mise en œuvre de l‘accord du 31 décembre, la population a tenu à exprimer son ras-le-bol face aux tergiversations des politiciens. Le constat d’échec ayant sanctionné les travaux sur fond de divergences notamment sur le mode de désignation du Premier ministre et sur la présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) a suffit pour mettre de l’huile au feu. Le lendemain, soit le mardi 28 mars, la situation a failli dégénérer dans la matinée dans plusieurs coins de la ville où des mouvements suspects de foule ont été observés.

La jeunesse du Rassemblement de l’opposition qui avait promis d’ameuter la rue en cas d’échec desdites négociations est passée à l’offensive. Tous ceux qui avaient emprunté le boulevard Lumumba ont eu de la peine à passer le périmètre où est établi le siège de l’UDPS, théâtre d’une expression populaire de mécontentement portée par les jeunes. Ces deniers, à grand renfort des chants hostiles au pouvoir, distribuaient des rameaux aux automobiles et aux passants troublant ainsi l’ordre public et le trafic sur ce tronçon. Des coups de feu auraient été entendus, d’après des témoins, pour dissuader les fauteurs de troubles. Ce cas est loin d’être isolé. Le syndrome subversif a atteint pratiquement une grande partie de la ville.

Plusieurs communes ont été, pour ainsi dire, prises dans l’étau de ce bouillonnement collectif improvisé avec, à la manœuvre, des jeunes gens hystériques se recrutant essentiellement dans les milieux politiques et estudiantins. Dans l’Est de la ville, des jeunes gens ont improvisé une marche, rameaux à portée de main, avant d’être dispersés par la police. Dans les établissements d’enseignement supérieurs tels que l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (Ista) ou encore l’Université de Kinshasa, des étudiants en furie ont brulé des pneus et dressé des barricades tout en improvisant des marches de protestation. Du rond-point Ngaba au marché Gambela en passant par Kintambo magasin et le centre ville, des mouvements incontrôlés caractérisés par des paniques généralisées ont été signalés.

Des groupes de gens ont été surpris en train de prendre la tangente sans trop savoir pourquoi. Plusieurs établissements scolaires ont été bien obligés de renvoyer leurs élèves à la maison. Les bus, les taxis-motos et les voitures des particuliers se sont fait rare sur certains tronçons pendant de longues heures. Cependant dans certains quartiers périphériques tels que Mont Ngafula, Kinsuka, Nselé et ailleurs, la situation est demeurée plutôt calme toute la journée. Un contraste frappant. Avec professionnalisme, les forces de police ont pu finalement rétablir l’ordre public menacé, le temps d’un éclair, dans une ville qui n’a pas encore totalement digéré les troubles du 19 et 20 décembre dernier.

Alain Diasso

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