Kouilou : lancement officiel du projet de création d’une aire marine protégée dans la baie de Loango pour la conservation des tortues marines

Mercredi 23 Juillet 2014 - 11:58

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La cérémonie de lancement de ce projet a eu lieu mardi 22 juillet au siège de la préfecture du département du Kouilou, en présence de plusieurs membres du gouvernement accompagnés des autorités civiles et militaires du département, de représentants d’ONG de l’environnement et d’invités

S’exprimant pour la circonstance, le ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Henri Djombo, a expliqué que pour assurer la conservation et la gestion durable de la biodiversité en République du Congo, le gouvernement avait créé plusieurs aires protégées dans les années quatre-vingt-dix. Le réseau de ces aires protégées se subdivise en plusieurs catégories couvrant une superficie d’environ 2 680 842 hectares. Dès 1990, cette surface a augmenté à 4 353 500 hectares, soit 13% du territoire national.

« Les études réalisées dans la zone de la baie de Loango ont révélé que cet espace maritime constitue un milieu naturel d’alimentation, d’accouplement et de croissance pour les tortues marines. Les espèces les plus représentées sont les tortues luths (Dermochelys coriacea), les tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea), les tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata), les tortues caouannes (Caretta caretta) et en plus grand nombre, des tortues vertes (Chelonia mydas). Cette zone rocheuse de la baie de Loango constitue une aire de recherche exceptionnelle d’un intérêt particulier pour le monde entier en général et la République du Congo en particulier. Cependant, l’écosystème concerné s’avère très vulnérable et sensible à la dégradation. Au regard de l’importance du patrimoine biologique dont regorge cet écosystème, le gouvernement de la République voudrait assurer la protection et la gestion durable de ces ressources marines avec le concours du Fonds pour l’environnement mondial du Programme des Nations unies pour l’environnement et d’autres partenaires techniques de l’environnement, à l’instar de l’ONG Renatura Congo », a-t-il déclaré.

Remerciant le gouvernement de la République pour l’aboutissement de cette phase préparatoire du projet, Adamou Bouhari, délégué du directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement, a souligné que ce projet contribuerait sans nul doute à l’ensemble des objectifs nationaux de conservation et de développement durable. « La République du Congo est un pays de biodiversité dont beaucoup des espèces sont endémiques et dont la conservation s’avère fondamentale pour l’avenir de ceux-ci, en vue de faire de ce patrimoine national un élément important devant contribuer de manière durable au développement national et au bien-être de la population congolaise et de l’humanité entière », a-t-il indiqué.

La cérémonie a été marquée par la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement congolais et l’ONG Renatura Congo, respectivement représentés par le ministre Henri Djombo et Nathalie Breheret, directrice de l’ONG, en vue de la protection de la baie de Loango pour la conservation des tortues marines.

Rappelons que la première zone marine protégée de la sous-région de l’Afrique centrale a été créée en 1999 sur le littoral congolais. Celle-ci est implantée en extension du parc national Conkouati-Douli. La baie de Loango est située au nord de Pointe-Noire, au sud de la côte de la République du Congo.

Dans le cadre de ce projet d’une durée de vingt-quatre mois, la présente phase préparatoire, de six à huit mois, permettra de collecter toutes les informations disponibles sur le statut écologique actuel de la zone ; d’identifier les axes à approfondir en phase opérationnelle du projet ; de développer un guide d’élaboration du plan d’aménagement et une feuille de route de la création de cette aire protégée marine conformément aux procédures et normes nationales et internationales ; d’identifier les axes de recherche à conduire et les besoins techniques, financiers, humains nécessaires ; de donner les orientations sur la gestion écologique des ressources marines mises en évidence ; d’établir un état des lieux des caractéristiques ou des menaces liées à l’exploitation et aux pollutions et de proposer les mesures correctives adéquates.

Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Photo de famille (© Adiac).