La gauche italienne en zone de turbulences

Lundi 27 Février 2017 - 12:41

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Un nouveau parti de gauche est né: le mouvement des Démocrates progressistes, DP, et s’est détaché du Parti Démocratique (PD).

Le secrétaire général Matteo Renzi qui démissionne ; le Parti démocratique implose ; l’annonce de la création d’un nouveau mouvement dit des Démocrates progressistes : la gauche italienne n’échappe pas à la malédiction endémique d’une gauche d’Europe à la veille de toute élection. La guerre des égo a fini par avoir raison du Parti démocratique, le PD, que le secrétaire général sortant Matteo Renzi avait conduit à des scores jamais égalés lors des élections européennes de mai 2014 (plus de 40% des voix).

Mais ce capital n’a cessé depuis de se disloquer à force de querelles intestines ayant déjà conduit à affaiblir le PD au cours d’un référendum constitutionnel, en décembre dernier, et auquel M. Renzi avait eu l’imprudence de lier son avenir politique. Entre ceux, à l’intérieur du parti, qui lui reprochent un égo surdimensionné et la vieille garde qui n’entend pas se faire toute petite ni rentrer dans les rangs, le Parti démocratique ne cesse de sombrer. Lui qui avait déjà été la cause de la chute du gouvernement d’un gros ténor comme Romano Prodi, en janvier 2008, n’en finit pas avec les règlements de compte internes. Alors qu’il était déjà le résultat de dissensions précédentes au sein de différentes dénominations de gauche.

Cette fois, les choses ne prennent pas un cours différent. L’aile gauche du PD a fini par se détacher pour créer le DP pour, assurent ses principaux animateurs, renouveler la gauche. « Nous voulons construire un mouvement ouvert qui soit aussi le début du renouveau du centre-gauche car nous ne renonçons pas au projet d'une grande force unitaire du centre-gauche », comme l'Olivier, la coalition conduite par Romano Prodi et qui avait remporté les législatives en 1996 et de 2006, affirme le manifeste du nouveau parti.

Les fondateurs de ce nouveau mouvement affirment que par leur geste la gauche retrouvera son chemin de vertu, l’éloignant d’une dérive droitière dont ils accusent M. Matteo Renzi. Dans une attaque à peine voilée contre lui, les tenants du DP affirment vouloir « reconstruire un centre-gauche pluriel, qui ne soit pas suffoqué par les ambitions du leader et par la prétention arrogante d'une autosuffisance qui porterait inévitablement nos adversaires à la victoire ». Les principaux représentants de ce nouveau mouvement sont Roberto Speranza, ancien chef des députés du PD, Enrico Rossi, président de la région Toscane, Pier Luigi Bersani, ancien secrétaire général et l'ancien Premier ministre Massimo D'Alema, bête noire de M. Renzi. Ils sont tous animés du désir de tourner le dos au PD ancienne formule.

Mais ils affirment dans le même temps que leur cible principale reste la droite. Et qu’ils poursuivront leur soutien au gouvernement (de centre-gauche) de M. Paolo Gentiloni, malgré tout. « Nous sommes ici car nous avons un adversaire, la droite et la dérive populiste, que nous pouvons battre seulement en construisant une gauche », a souligné Enrico Rossi. A rappeler que  Paolo Gentiloni a succédé à M. Matteo Renzi comme Premier ministre, dont il fut le ministre des Affaires étrangères. Le DP affirme qu’il soutiendra ce gouvernement jusqu’à ce qui devait être la fin normale du mandat de Matteo Renzi, en février 2018.

Lucien Mpama

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