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La gouvernance mondiale, hélas !

Samedi 11 Avril 2020 - 16:45

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Ce qui ressort dès à présent et de façon malheureusement évidente de la crise planétaire provoquée par la pandémie du Covid-19 c’est bien le fait qu’il n’y a pas en réalité de gouvernance mondiale. Autrement dit que face aux catastrophes qui la frappent directement ou indirectement la communauté internationale s’avère incapable de coaliser ses forces comme on pouvait l’espérer du fait de la mondialisation instaurée tout au long des dernières décennies. Autrement dit également et très directement que la lutte contre le coronavirus ne génèrera probablement pas le sursaut collectif, attendu par les peuples sous toutes les latitudes, qui permettrait de conjurer le pire à venir.

Survenant après l’échec avéré de la lutte contre le dérèglement climatique qui se traduit sous nos yeux par une hausse plus importante que prévue des températures à la surface du globe et donc une dégradation accélérée de notre environnement, ce constat confirme de façon accablante que la gouvernance mondiale relève plus du mythe que de la réalité. Et que, par conséquent, il faudra la repenser, la reconstruire dès que le Covid-19 aura été vaincu grâce aux recherches menées par les scientifiques en différents points de la planète.

Résumée en quelques mots la gouvernance mondiale instaurée au sortir de la deuxième guerre mondiale est aujourd’hui centralisée autour de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui, elle-même, se trouve soumise en cas de crise aux décisions d’un Conseil de sécurité gouverné en réalité par le très petit groupe de ses « membres permanents » que sont la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, la Russie. Un système hérité du temps de la « guerre froide » pour conjurer la menace que faisaient planer les armes nucléaires dont ces puissances étaient détentrices, mais qui est totalement dépassé puisque ne tenant aucun compte des réalités de ce temps, parmi lesquelles figurent en bonne place la possession par d’autres pays de l’arme de destruction massive et surtout le poids humain croissant des pays émergents.

Etant donné la gravité des conséquences de toute nature – médicales, sanitaires, économiques, financières, sociales, politiques, diplomatiques – de la pandémie qui frappe aujourd’hui l’espèce humaine, l’ONU dans son ensemble et plus précisément son Conseil de sécurité auraient dû, en bonne logique, prendre la main et se coordonner afin de trouver des réponses crédibles à la menace globale que celle-ci suscite. Or c’est bien le contraire qui s’est produit comme le prouve, la guerre souterraine que se livrent les grandes puissances comme la Chine, les Etats-Unis, la Russie dans le but de prendre le contrôle des institutions onusiennes.

Il va de soi qu’un tel propos ne sera pas apprécié par tout le monde. Mais il est évident, et nous ne sommes pas seuls à le penser, que la gouvernance mondiale telle qu’elle fonctionne aujourd’hui est totalement décalée par rapport aux réalités du temps que nous vivons. Et que, par conséquent, l’une des leçons que l’on doit tirer dès à présent de la terrible crise du coronavirus est bien celle de la nécessaire modernisation de cette même gouvernance.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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