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La grande aventure des tourbières

Lundi 16 Décembre 2019 - 10:45

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Alors que le film de Yamina Benguigui sur « Le dernier poumon du monde », autrement dit le puissant fleuve Congo, commence, via les antennes de la télévision mondiale Canal +, une carrière qui s’annonce aussi riche que durable, la protection des tourbières dans cette partie de la Terre s’impose de façon claire comme un devoir planétaire. D’elle, en effet, dépend la qualité de l’air que nous respirons et donc notre propre existence puisque la libération accidentelle ou volontaire du gaz carbone, stocké dans les marais qui occupent de vastes étendues dans cette partie du Bassin du Congo, provoquerait inévitablement une détérioration à coup sûr mortelle de l’atmosphère.

Comme nous l’avons souligné dans l’éditorial qui a salué, mercredi dernier, la première diffusion de ce film sur les antennes de Canal SAT, la vertu principale de ce film est son humanité. C’est-à-dire le lien qu’il établit entre la nature et l’homme puisque le destin de l’être humain dépend aujourd’hui très directement de sa capacité à protéger son environnement. Une protection qui n’a rien de théorique, d’artificiel, de poétique mais qui dépend en réalité de chacune des personnes vivant dans ces zones isolées, d’un accès difficile.

Si, partout dans le monde où sont positionnées des tourbières naturelles, c’est-à-dire à proximité immédiate des grands fleuves, l’homme s’investit pour les protéger, en interdire la destruction totale ou partielle, préserver les vastes espaces qu’elles occupent, un pas décisif sera franchi pour la défense de l’environnement. Certes, cela ne résoudra pas le problème vital que posent à l’homme moderne la sur-industrialisation, la sur-urbanisation, la déforestation et les autres excès qui menacent sa survie, mais cela protègera effectivement les poumons qui lui permettent de respirer.

Ce que démontre, dans ce cadre, le film de Yamina Benguigui, c’est que les Congolais eux-mêmes, du haut en bas de l’échelle sociale, ont conscience aujourd’hui de la responsabilité qui est la leur dans la protection de la nature encore intacte qui les entoure. Les propos recueillis sur le terrain, dans les villages, dans les familles ou dans les lieux où sont formées les nouvelles générations le démontrent de façon claire. De même que l’engagement des plus hautes autorités de l’Etat avec la création du Fonds bleu pour le Bassin du Congo qui a précisément pour vocation de protéger la nature en général, le fleuve en particulier.

Dans le moment où, sur les cinq continents que compte notre Terre, un puissant mouvement populaire se dessine en faveur de l’écologie, la protection des tourbières s’impose comme un symbole fort de l’engagement de l’homme en faveur de la nature. Elle n’interdit évidemment pas la mise en valeur des ressources naturelles qui les entourent, mais elle permet de l’encadrer, donc d’en prévenir les effets négatifs. Et si, partout dans le monde, la même vigilance s’impose, un pas décisif sera franchi sur la voie éminemment stratégique de la protection de l’environnement.

Tel est bien le message subliminal qu’envoie le film « Le dernier poumon du monde » qui sera diffusé à partir du mois de janvier dans les salles de cinéma de dix pays africains. Un message aussi puissant que réaliste adressé à tous les peuples du monde qui, soyons en certains, sera reçu, entendu, écouté.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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