La grande comédie du football africain en France

Samedi 11 Janvier 2014 - 9:19

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Deux comédies footballistiques occuperont les toiles des cinémas français dans les semaines à venir : Le Crocodile du Botswanga, réalisé par Fabrice Éboué et Lionel Steketee, et Les Rayures du zèbre, réalisé par Benoit Mariage

Dans le premier, il est question d’un jeune footballeur (Ibrahim Koma), français originaire d’un petit État pauvre d’Afrique centrale, qui se fait inviter par le président (Thomas N’Gijol) dudit État, officiellement pour une cérémonie de décoration, en réalité pour lui faire intégrer l’équipe nationale.

Dans Les Rayures du zèbre, un agent de footballeurs (Benoit Poelvoorde) a pour spécialité de repérer en Afrique les futures stars du ballon rond. Lorsqu’il découvre Yaya (Marc Zinga), il l’emmène en Belgique. Mais les événements ne suivent par leur cours.

Business is business ?

Marchandages, gros contrats, corruption, relations Nord/Sud, sélectionneurs peu scrupuleux… les thèmes abordés par ces films n’offrent pas une image du football reluisante mais celle d’un sport gangréné par l’argent et les rapports de forces. Certes, on ne s’éloigne pas vraiment de la réalité. Mais ici, on s’intéresse de manière plus ou moins grossière au marchandage et à la traite des joueurs originaires du continent, pour donner des films caricaturaux et bourrés de clichés. Et puis le hasard fait mal les choses, Les Rayures du zèbre et Le Crocodile du Botswanga sortent à quelques semaines d’intervalle. Qui dit fiction, dit vulgarité et conflits d’intérêts ? Il est temps pour la création de changer de registre.

Si le cinéma français patauge avec le genre, il fait aussi des victimes avec son football local (3  Zéros, Les Seigneurs). Pour autant il a su se défendre dans la réalisation de documentaires ou l'adaptation de faits réels. En témoigne Comme un lion de Samuel Collardey, un drame inspiré d’une histoire vraie mettant en scène un adolescent sénégalais (Mytri Attal) rêvant des plus grands clubs européens. Repéré par un agent recruteur, le jeune homme se voit en haut des podiums. Débarqué à Paris avec en poche les économies de sa famille, ses espoirs se confrontent à la réalité et volent en éclats. Comme un lion a déjà été nommé à l'Arras Film Festival 2012 dans la catégorie Découverte européenne, ainsi qu’au Festival international du film de Marrakech 2012 dans les catégories Prix du Jury et Étoile d’Or/Grand Prix. Il est sorti le 9 janvier 2014 et devra maintenant faire ses preuves aux Lumières de la Presse étrangère, où il concoure pour le prix Heike-Hurst du meilleur premier film.

Morgane de Capèle