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La guerre est finie!

Samedi 24 Mars 2018 - 18:47

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Trois mois après la signature de l’accord de Kinkala entre le gouvernement et les rebelles ninjas, la population du Pool habitant les zones affectées par le conflit observe la multiplication des signaux positifs pour un retour définitif de la paix dans son département. Elle a exprimé sa joie aux équipes de la commission mixte de suivi de l’accord parties à sa rencontre les 20, 21 et 22 mars en scandant à l’unisson : « La guerre est finie, nous voulons la paix ! ».

Inutile de rappeler que la réouverture, jeudi 22 mars, de la circulation sur les principales routes de desserte des localités du Pool aura un impact considérable sur le train-train des habitants. Les agriculteurs, les commerçants, les camionneurs vont à nouveau se mettre sur le chantier pour faire fructifier leurs activités. Il est évident, donc, qu’aller et venir entre le Pool, Brazzaville, et les autres départements redevient une réalité d’autant qu’il est question de lever toutes les barrières imposées par les circonstances du conflit.

À côté évidemment de la joie des habitants, la mise en œuvre des termes de l’accord est un processus long en raison des problèmes techniques, matériels et financiers qui l’accompagnent. C’est pour cela que les parties ont intérêt à privilégier la concertation permanente, de façon à ce que le moindre souci qui apparaît ne serve pas de prétexte au reniement des engagements pris. De ce fait, le moment ne se prête pas aux déclarations intempestives, aux prestations médiatiques dont les effets peuvent se révéler désastreux sur la poursuite de cette mission délicate de sortie de crise.

De toutes les approches imaginées pour mettre un terme définitif à ce conflit, il n’y en a pas une qui peut supplanter l’appropriation de l’accord du 23 décembre 2017 par les filles et  fils du Pool eux-mêmes. Pour la simple et bonne raison qu’au cours des deux dernières années marquées par les violences dans ce département, il y a des localités qui n’ont pas été touchées. Il n’est pas certain qu’elles s’accommodaient de la situation, mais au fond ce désengagement pour la guerre, s’il avait été partagé par tous, peut-être le Pool ne se serait pas embrasé comme on l’a vécu.

Pour tout dire, le temps des récriminations doit être laissé derrière, le Pool, comme l’ensemble du Congo, doit regarder de l’avant et ne pas lier son sort à celui d’entrepreneurs politiques qui l’utilisent comme paravent. En ce mois de mars où la fin de l’année scolaire est attendue dans trois mois, ne devrait-on pas envisager pour les élèves du Pool une rentrée scolaire 2018-2019 la plus quiète qui soit ? Depuis deux décennies, comme chacun sait, de nombreux jeunes de ce département ont vu leur scolarité perturbée du fait des violences sociopolitiques.  Comme la guerre est finie, il faut prier que la paix en cours de construction soit pérenne sur l’ensemble du territoire national.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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