La Lékoumou se prononce sur la révision de la Constitution

Jeudi 8 Mai 2014 - 18:12

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La rencontre citoyenne du président de la République, Denis Sassou-N’Guesso, et les filles et fils du département de la Lékoumou tenue le 5 mai a Sibiti en marge du lancement officiel des travaux de la municipalisation accélérée s’est achevée sur une requête assurée des cadres de ce département de la révision de la Constitution du 20 janvier 2002

17 heures, salle de conférence au domicile du préfet. Sur le podium, le président de la République est encadré des ministres Jean-Jacques Bouya et Raymond-Zéphirin Mboulou et du préfet de la Lékoumou, André Ovu. Dans l’assistance détendue, des cadres du comité de suivi de la municipalisation accélérée, avec à sa tête le ministre Thierry Moungalla, les responsables administratifs et politiques du département, les sages et notables des cinq districts, des représentants de la société civile, et finalement toutes les sensibilités politiques représentées et ceux de l’Upads, principal parti de l’opposition.

Même si l’échange avec le président de la République a porté sur des sujets divers, celui de la révision de la constitution, débat au cœur de l’actualité, a aiguisé les rhétoriques sur les approches avantageuses de modification de la constitution. Après une introduction de la causerie par le préfet de la Lékoumou, le président de la République a rappelé que l’exercice de rencontrer les populations dans leur diversité d’opinion était devenu une habitude pour lui afin d’écouter les différentes doléances qui peuvent être formulées.

Les échanges qui ont suivi ont été ponctués de trois déclarations officielles. La déclaration des sages de la Lékoumou, lu par le doyen Samuel Tanga, président départemental du Haut Conseil national des sages, a mis en exergue le vœu de modification de la constitution tout en soutenant l’œuvre du président Denis Sassou-N’Guesso, « seul à conduire pour l’heure la  destinée du Congo ».

La diaspora de la Lékoumou à Pointe-Noire a prononcé son soutient « indéfectible » au programme de municipalisation accélérée de la Lékoumou et au président de la République pour la modernisation du pays. La dernière déclaration, un peu plus technique, a été celle du juriste Emmanuel Ngono, avocat au barreau de Pointe-Noire, sur la révision de la Constitution du 20 janvier 2002. L’orateur a démontré que l’actuelle constitution avait été élaborée dans un contexte particulier qui ne reflète plus les défis politiques et économiques du moment. 

Au total, ce sont 23 personnes qui sont intervenues, à la fois sur le sujet au cœur du débat et sur d’autres préoccupations, à l’instar de ce qu’ils ont appelé « la faible représentativité des cadres de la Lékoumou dans les institutions et instances de décision ». D’autres préoccupations ont porté sur le manque de personnel soignant et des enseignants. Les ex-combattants invités à la rencontre ont par ailleurs soulevé leurs doléances du fait qu’ils n’avaient pas été recrutés dans l’armée jusque-là malgré des programmes exécutés en leur faveur. 

Avant de répondre aux différentes interventions, le président de la République s’est dit honoré et satisfait de l’accueil dont il a bénéficié à Sibiti. À propos du changement de la Constitution, il a souligné que le débat aurait lieu mais dans la paix et la sérénité. Il a dit s’insurger contre ceux qui pourraient utiliser ce débat comme prétexte au retour des violences. La révision de la constitution doit avoir l’approbation du peuple, a précisé Denis Sassou-N’Guesso, pour qui « il faut porter le débat au peuple qui doit se prononcer ». 

Quentin Loubou