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La menace de la pollution de l’air

Jeudi 4 Avril 2019 - 21:40

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Le problème de la pollution de l’air n’est pas nouveau pour l’humanité. Pendant des années, les Européens se sont inquiétés du fameux brouillard à soupe de pois du XIXe siècle à Londres, et les asiatiques du voile atmosphérique qui enveloppe régulièrement les villes de Pékin, en Chine, ou de New Delhi, en Inde. Ce qui est nouveau cependant, c’est la prise de conscience de la menace sanitaire que représente la pollution atmosphérique. Car, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies liées à la pollution atmosphérique sont responsables de sept millions de décès par an.

De plus, l’air de mauvaise qualité a de nombreuses conséquences sur la santé. En 2018, des études ont rapproché la pollution de l’air à de nombreuses maladies comme des millions de cas de diabètes, ou un quotient intellectuel plus faible. Il n’est donc pas surprenant que l’OMS qualifie la pollution de l’air de « nouveau tabac » et compare ses effets à ceux causés par le tabac.

Cependant, on peut aussi souligner que cette mauvaise nouvelle s’accompagne d’une détermination à agir. L’année 2018 a été marquée par la toute première conférence internationale sur la pollution atmosphérique et la santé humaine, organisée par l’OMS en collaboration avec d’autres partenaires, au cours de laquelle les participants se sont engagés à réduire le nombre de décès causés par la pollution atmosphérique de deux tiers à l’horizon 2030.

Lors de cette réunion, les participants ont proposé vingt-cinq solutions pour faire de cet objectif une réalité. Le rapport sur la pollution de l’air présente vingt-cinq mesures politiques et technologiques, dans les domaines de l’industrie, de l’énergie ou de l’agriculture. Appliquées dans leur ensemble, ces mesures pourraient permettre à un milliard de personnes supplémentaires de respirer un air sain et sauver des millions de vie à l’horizon 2030.

L’une de ces vingt-cinq mesures est la mobilité électrique. Certains pays ont fait le choix de réduire les taxes sur les véhicules électriques et hybrides, par rapport aux taxes imposées sur les véhicules traditionnels. Les conséquences de cette mesure sont claires : le nombre de véhicules électriques et hybrides au Sri Lanka a été multiplié par dix entre 2013 et mi-2018.

La mise en œuvre intégrale de l’ensemble de ces mesures entraînerait une réduction de 56% de l’exposition aux particules fines, rien que dans la région Asie-Pacifique en 2030, en comparaison aux niveaux de l’année 2015. Cependant, nous savons que la pollution de l’air est un problème mondial. Il faut donc des solutions globales afin qu’à l’horizon 2030, elle fasse le moins de victimes possible.

Actuellement, beaucoup d’initiatives existent dans le monde entier. Des programmes comme « Respire La Vie », une campagne à l’initiative de la coalition pour le climat et la qualité de l’air, de l’OMS et l’ONU Environnement, conduit des initiatives dans cinquante-deux villes, régions et pays qui touchent plus de cent cinquante-trois millions de citoyens. Les partenaires de cette campagne ont notamment encouragé le public à relever un défi sportif qui a vu cinquante-cinq mille personnes s’engager à se déplacer à vélo ou à pied pour se rendre sur leur lieu de travail. En Europe, on compte maintenant plus d’un million de voitures électriques. Grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables, les investissements dans les sources renouvelables dépassent maintenant chaque année les investissements dans les énergies fossiles.

Ces efforts montrent déjà leurs résultats : l’OMS a constaté, en 2018, que plus de 57% des villes en Amérique, en Europe et en Asie avaient connu une réduction de la pollution par les particules entre 2010 et 2016. Le chemin est certes encore long mais grâce aux recherches scientifiques présentant de nouvelles solutions, la menace que représente la pollution de l’air va finir par être moins dramatique à l’objectif  fixé de 2030.

 

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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