La préparation des athlètes congolais, un véritable casse-tête pour les dirigeants

Lundi 14 Août 2017 - 22:17

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Le sport congolais dont les résultats sont en dents de scie a besoin d’une bonne dose d’organisation pour être plus compétitif.  

« Les infrastructures appellent la performance ». C’est ce que tous les observateurs disaient pendant les 11emes Jeux africains de Brazzaville 2015. Pour ces techniciens, la qualité des installations mises à la disposition des sportifs pendant ce rendez-vous devrait à coup sûr booster toutes les disciplines sportives. Comme une science exacte, les performances sportives sont toujours le fruit d’une bonne préparation.

En lançant le 7 novembre 2016 l’olympiade 2017-2020, le ministre des Sports et de l’éducation physique a placé « L’athlète au centre de l’action ». Il a expliqué que ce thème visait la performance sportive aux compétitions intermédiaires, toutes disciplines confondues pendant la durée de l’olympiade. Les Jeux africains de Malabo en 2019 et  les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 figurent parmi les priorités. En plus de ces deux compétitions, le Congo doit participer aux Jeux africains de la Jeunesse en 2018 à Alger en Algérie et aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos aires en Argentine la même année.

« Vous êtes maintenant dans vos starting-blocks comme des sprinteurs prêts à prendre le départ devant les regards vigilants et les oreilles attentives du chef de l’Etat, du gouvernement et toute la communauté sportive et non sportive prête à vous juger aux résultats », déclarait le ministre.

Léon Alfred Opimbat a aussi rappelé aux fédérations que l’Etat jouera pleinement son rôle pour accompagner le développement des activités physiques et sportives dans le pays. « Notre accompagnement est donc acquis pour la mise à disposition de toutes les installations et équipements sportifs existants dans tous les départements de notre pays, la mise à votre disposition du matériel didactique et sportif, le financement des compétitions internationales de clubs et des Diables rouges, toutes disciplines confondues », insistait-il.

Des résultats à la taille de la préparation

La balle dans le camp des fédérations, il faudra au retour leur donner les moyens de leur politique tout en ayant à l’esprit que, la préparation d’un athlète pour les compétitions de grandes envergures surtout pour les sports individuels, dure le temps d’une olympiade. Le constat aujourd’hui est amer. Malgré les promesses, les conditions de préparation des sportifs demeurent un casse-tête.  

Les athlètes déplorent souvent le manque de moyens ou encore le décaissement tardif des fonds destinés à la préparation. Le boxeur Laury Yannick Pembouabeka déclarait après sa médaille d’or gagnée aux 18e championnats d’Afrique de Boxe : « Aux championnats d’Afrique, la préparation a été bâclée. Nous étions internés deux semaines avant la compétition.  C’est du jamais vu alors qu’après les Jeux Africains, il y a certains pays qui étaient déjà concentrés sur la CAN.  Il n'y a pas eu une préparation sérieuse. Malgré cela, on a miraculeusement ramené les médailles. »

Brazzaville rappelons-le, a organisé du 17 au 25 juin, la coupe d’Afrique qualificative aux championnats du monde de Boxe à Hambourg en Allemagne.  Quatre Congolais parmi les quarante africains sont qualifiés pour la compétition qui se disputera du 25 août au 5 septembre. Ces quatre Congolais ne sont pas au bout de leur peine à quelques jours de ce rendez- vous. Ils n’ont pas bénéficié d’une mise au vert à l’étranger comme ils souhaitaient. Leur préparation locale ne suscite guère de l’espoir. Jusqu’au moment où nous bouclons notre dossier, ils ne sont pas internés. Les dirigeants de la Fécoboxe attendent le décaissement des fonds par les pouvoirs publics pour espérer un bref regroupement avant de partir en Allemagne le 22 août.

Même constat en athlétisme et au football

Athlétisme :

Franck Elemba avait lui aussi déploré le manque de moyens dans la préparation des compétitions. Pendant les 8emes Jeux de la Francophonie à Abidjan, le Congolais (quatrième au lancer du poids des JO de Rio en 2016) donnait au Congo sa première des trois médailles d’or gagnées à Abidjan. Après avoir dominé l’épreuve en 19,99 m, il vidait son sac. « Je me sens délaissé et même abandonné. C’est très difficile de garder le moral durant la préparation pour des Mondiaux. Imaginez un peu que vous passiez votre temps à emprunter de l’argent aux banques pour vous soigner et pour financer des stages. » L’athlète déçu par les engagements non tenus par le gouvernement sur sa préparation, assurait qu’il attendait l’intervention du président de la République.

Au football :

La subvention du championnat national n’est plus d’actualité. Depuis plus de deux ans en effet, les clubs n’ont plus bénéficié des avantages de la subvention promise par l’Etat dans le but de rehausser leur niveau technique. 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le boxeur congolais champion d'Afrique Photo 2 : le lanceur de poids Franck Elemba

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