L’accueil des migrants est une marque de civilisation (Mattarella)

Lundi 24 Avril 2017 - 14:22

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Le président italien encourage Amnesty International dans son engagement pour la cause de l’homme. L'opposition parle d'invasion par les migrants.

Pour le chef de l’Etat italien, c’est dans l’accueil qu’une nation réserve aux réfugiés qu’on apprécie son degré de civilisation. « La dramatique situation des migrants et réfugiés qui fuient les théâtres de guerre qui ensanglantent le Proche-Orient et l’Afrique représente une preuve de civilisation pour l’Europe qui doit savoir y répondre par ses valeurs fondatrices », a écrit le président Sergio Mattarella au président d’Amnesty International Italie, Antonio Marchesi. L’organisation bien connue pour sa défense des droits humains célèbre ces jours-ci l’assemblée générale de ses membres en Italie.

Le président italien souligne combien sur ce terrain de l’humanitaire l’action de la diplomatie et de la coopération italiennes ne sont pas divergentes. Aussi bien dans les campagnes pour l’abolition de la peine de mort ou les mutilations génitales féminines, l’Italie et Amnesty International agissent dans la même direction. « Le respect et la promotion des droits humains sont des conditions nécessaires pour promouvoir la dignité de toute personne et de toute communauté, partout et en toutes circonstances », affirme M. Mattarella.

Aux membres d’Amnesty International-Italie qu’ils saluent « chaleureusement », le président italien rappelle qu’une « adéquate et constante attention aux droits humains répond non seulement à un impératif éthique, mais aussi à une pleine adhésion aux principes du droit international désormais consolidés ». Cette conscience aidera à affronter les défis, anciens et nouveaux, qui se posent sur le terrain « à risque » de la défense de l’homme. Information et sensibilisation ne doivent pas manquer, ajoute le président Mattarella qui évoque les grandes qualités que requiert un tel engagement : la patience, la ténacité et l’efficacité.

« En matière de protection des droits humains, l’action doit être inspirée par le principe de l’universalité, de l’indivisibilité et de l’interdépendance », conclut le message du président italien à Amnesty à qui il souhaite « une bénéfique continuation de son activité si prenante », en faveur des femmes et des hommes en détresse de notre temps. L’Italie, fortement engagée dans le sauvetage des migrants en mer, mène une action multiforme pour sauver des vies en Méditerranée. Ses garde-côtes ne connaissent aucun répit. Mais son opinion montre des signes d’agacement devant ces incessants flux de migrants qu’elle gère pratiquement seule.

« C’est une invasion pure et simple ! ». Connu pour ses propos à l’emporte-pièce, le sénateur de droite, Roberto Calderolli, membre du mouvement xénophobe de la Ligue du Nord, est révolté et affirme qu’en trois ans l’Italie a « accueilli » plus de 500.000 migrants. « Les invasions ne se font pas que par les soldats et par les armes. Ce qui arrive à l’Italie n’est rien d’autre qu’une invasion silencieuse ». Il dénonce l’ouverture aux migrants décrétée par l’Allemagne. Si l’on tient compte des clandestins et des non-comptabilisés, cela signifie « 900.000 réfugiés, tous africains : une invasion sans précédent », dit-il.

Il dénonce les mesures d’accès facilité à la nationalité italienne préconisées par le Parti démocratique (PD), de gauche, et bloquées au Sénat. « Il s’agirait de 178.000 nouveaux citoyens italiens, alors que plus de 100.000 de nos jeunes sont obligés d’émigrer à l’étranger par manque de travail ici. A l’invasion fera donc suite aussi une substitution ethnique par ces nouveaux citoyens : qu’attendons-nous pour nous réveiller ? ».

 

Lucien Mpama

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