L’ancien port négrier de Loango haut lieu de culture

Samedi 19 Avril 2014 - 2:16

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Le juriste et gestionnaire du patrimoine congolais Ulrich-Kevin Kianguébéni présentera une conférence sur le thème « Pour la mémoire des esclaves de Loango » le 7 mai à l’Espace Ouest-France et le 9 mai à la mairie de Brest en Bretagne, en France. Auteur de plusieurs ouvrages, dont Contribution à la protection du patrimoine culturel, Législation sur la protection du patrimoine culturel au Congo et Le droit du patrimoine culturel congolais, il livre ici l’essentiel de sa communication

Les Dépêches de Brazzaville : À l’occasion de la journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition, vous êtes invité en France pour présenter une conférence. Peut-on en savoir le thème et qui en sont les organisateurs ?
Ulrich-Kevin Kianguébéni : Sur invitation du Mouvement International pour le développement de l’Afrique francophone (Midaf, une structure très active dans les secteurs de la culture et de l’économie à travers les soutiens des projets, NDLR) en partenariat avec les mairies de Brest et de Rennes, je développerai une réflexion sur le thème « Pour la mémoire des esclaves de Loango ».

Quels seront les grands axes de votre communication ?
Mon exposé comportera deux parties, à savoir l’histoire de l’ancien port d’embarquement des esclaves de Loango et les conséquences directes et visibles sur la société congolaise dans les décennies qui ont suivi cette période.

Quelle est l’importance de ce port dans la compréhension de l’histoire de l’esclavage ?
L’ancien port d’embarquement des esclaves de Loango demeure le plus grand port négrier du golfe de Guinée, par lequel des millions d’esclaves ont été embarqués à destination des Amériques sans escales intermédiaires. Aujourd’hui, le site d’embarquement de Loango donne à voir différents indices, entre autres les trois manguiers, le grand marché, le débarcadère et l’arbre devant lequel le rituel de l’oubli et du retour se déroulait. Sa charge historique est encore maintenue à ce jour, car en ces lieux se pratiquent encore plusieurs rites d’intronisation et de funérailles du roi de Loango. Ce site est empreint d’une forte symbolique culturelle encore perceptible à travers les complaintes fredonnées par les habitants de cette aire géographique qui disent leur souffrance et attendent encore leurs parents partis vers un ailleurs inconnu.

D’où vous vient cet intérêt pour le site de Loango ?
Mon mémoire de master était consacré à la réhabilitation et à la valorisation de deux sites culturels congolais : l’ancien port d’embarquement des esclaves de Loango et le domaine royal de M’bé. En 2010, aux Éditions universitaires européennes, j’ai fait paraître un ouvrage intitulé Contribution à la protection du patrimoine culturel au Congo : le port négrier de Loango et le Domaine royal de M’bé. Ces deux sites sont d’un grand intérêt pour l’histoire culturelle, sociale et économique congolaise. Depuis mars 2008, le ministère de la Culture les a inscrits sur la liste indicative de l’Unesco.

Roll Mbemba