L'art d’Orphée : Manuaku à Kinshasa pour redynamiser le Conamu

Jeudi 15 Mars 2018 - 17:00

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En séjour dans la ville capitale, il y a quelques jours, en provenance de Suisse où il s’est installé depuis des décennies, le guitariste co-fondateur de Zaïko Langa Langa et fondateur de l’ancien groupe Grand Zaiko Wawa, actuellement président de New Zaiko, a tenu une conférence de presse,  10 mars, à l’Espace 93 sur l’avenue de l’Université, au quartier agricole, dans la commune de Limete.

 

 

 

 

 

 

Le sujet principal de la rencontre avec les médias a été le Conseil national de la musique (Conamu). Aussi, l'initiative de Félix Pépé Manuaku Waku n'a pas mobilisé que les professionnels des médias. On y a noté également la présence d’Albert Moleka, ancien conseiller privé d’Étienne Tshisekedi et amoureux de la musique, des musiciens Maika Munan, Pao Onema, Jean Goubald Kalala, etc.  Dans son mot liminaire, le président du Conamu, Jean-Pierre Kabeya, a souligné que la RDC est un pays de musique, convoité par toute l’Afrique. La rumba congolaise est pratiquement inscrite comme patrimoine culturel de l’humanité par l’Unesco, les autorités du pays feraient œuvre très utile en donnant plus de valeur à la culture car un homme sans culture, c’est une maison sans fenêtre, a-t-il dit. Aussi faut-il des structures, le cas du Conamu.

Créée depuis 2012 à Kinshasa, cette structure à caractère artistique et pédagogique sans but lucratif s’emploie au développement, à la préservation, à la promotion des musiques congolaises sur les plans national et international. Le Conamu, a signifié Manuaku qui en est aussi le vice-président, vise également l’émergence et la consolidation des industries musicales de la RDC, l’organisation des festivals de musique, des ateliers de formation musicale, des stages et la stimulation de la création des écoles de musique à travers le pays, ainsi que les échanges et la coopération internationale. En clair, le Conamu se résume en développement, production, diffusion, préservation et promotion des musiques congolaises.

Profitant de l’occasion, les participants ont assisté à la présentation du comité exécutif du Conamu, avec le président Jean-Pierre Kabeya Mutumba, le vice-président Pierre Félix Manuaku Waku, le secrétaire général Gomer Basunga Ndele, le secrétaire exécutif Romain Mbengo. Didi Lufinku en est le trésorier. Joe Mondonga, Impua Ngadi René, Inumani Agnès et Goerges Kinga sont respectivement conseiller en industrie musicale, conseiller artistique, conseiller juridique et directeur de communication. Sarah Femba est la chargée des relations publiques alors que Flory Voka Dikantu est le secrétaire administratif.

 Le CIM

L’on retient aussi que le Conseil national de la musique fait partie intégrante du Conseil africain de la musique (CAM), ainsi que du Conseil international de la musique (CIM) fondé en 1949 par l’Unesco dont il est le représentant en RDC. Le CIM a pour rôle de promouvoir la diversité musicale, l’accès à la culture pour tous et d’unir des organisations issues de quelque cent cinquante pays à travers le monde pour construire la paix et la compréhension entre les peuples de toutes les cultures et histoires.

Le CIM oeuvre en faveur de l’avancement de cinq droits musicaux. Il s’agit du droit pour tous les enfants et adultes de s’exprimer musicalement et en toute liberté, du droit d’apprendre et d’étudier les langages et savoir-faire musicaux, du droit d’accéder à la musique à travers la participation, l’écoute, la création et l’information. Il y a également le droit pour tous les artistes musiciens de développer leur art et de le communiquer à travers tous les médias, au moyen d’outils et des structures appropriés mis à leur disposition. Et enfin le droit d’obtenir une juste récompense et rémunération pour leurs prestations. Le CIM est subdivisé en bureaux de conseils régionaux, précisément le Conseil européen de la musique, le Conseil de la musique des trois Amériques et le CAM.

Notons que les échanges entre les officiels du Conamu et les journalistes et quelques intervenants ont été riches en information. Aussi a-t-on su que le Conseil a très laborieusement travaillé, d’abord pour être accepté au niveau national, au sein des structures internationales (CIM et CAM), avant d’entreprendre des actions de grande envergure au niveau national. Dans son observation, Albert Moleka s’est dit disponible pour apporter son soutien au Conamu et il a recommandé l’implication des têtes d’affiche de la musique afin d’attirer plus d’attention d’éventuels partenaires.

L’on a, par exemple, appris que Manuaku va célébrer, en août 2018, les cinquante ans de sa carrière musicale. C’est aussi le cas de Maika Munan qui a, séance tenante, demandé à son collègue de réaliser ensemble une anthologie de la rumba congolaise comme l’avait fait jadis feu président Mobutu, en réunissant les cadors musicaux de l’époque. Le Conamu a également rendu hommage à Tony Dee Bokito, récemment décédé à Paris, en France. Ancien chanteur du groupe Los Nickelos, il a été l’auteur du célèbre tube Éminence , ayant inspiré la génération Zaiko. Il a également laissé un dernier morceau, Eka Louisa, contenu dans le dernier maxi-single de Jossar Nyoka Longo de Zaiko Nkolo Mboka. C’est dans une ambiance musicale que la conférence de presse s’est clôturée avec New Zaiko, le groupe de Pépé Félix Manuaku qui a exécuté le tube inoubliable Femme ne pleure pas, du guitariste fondateur de la troisième école de la musique congolaise, le "Kavasha", la chanson Obi et d’autres encore.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Pépé Félix Manuaku Waku, à sa droite Jean-Pierre Kabeya, lors de la conférence de presse

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