Opinion

  • Réflexion

Le Bassin du Congo au cœur de la lutte contre le dérèglement climatique

Lundi 9 Décembre 2019 - 10:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce que l’on peut tirer comme conclusion de la COP 25 qui s’est tenue la semaine dernière à Madrid, capitale de l’Espagne, c’est bien le fait que, d’une part, les grandes nations industrielles n’ont toujours pas pris la juste mesure de leurs responsabilités dans la dérive climatique qui menace désormais l’espèce humaine et que, d’autre part, l’Afrique en général, le Bassin du Congo en particulier sont les véritables moteurs de la lutte contre cette terrible dérive. Un double constat qui, dira-t-on à juste titre, n’a rien de bien nouveau puisqu’il est posé depuis des décennies par les experts, mais qui, cette fois, a été entendu sur les cinq continents que compte la planète et qui, de ce fait, aura inévitablement des effets positifs à plus ou moins long terme.

Dans ce contexte et même si rien de très concret n’est sorti des débats qui se sont déroulés dans le cadre de cette nouvelle COP, l’on peut être certain qu’un vaste mouvement va s’engager à l’échelle mondiale pour protéger les espaces naturels – forêts, fleuves, rivières, cours d’eau, marais, tourbières – dont dépend la qualité de l’air que nous respirons tous. Avec cette conséquence que les grands bassins fluviaux tels que – liste non exhaustive bien sûr –  l’Amazone, le Mékong, le Gange, le Niger, le Yang tsé kiang, le Rhin, le Danube, le Saint Laurent, le Mississipi et surtout le Congo qui irrigue toute l’Afrique centrale, vont enfin se retrouver au cœur de la bataille dont dépend à plus ou moins long terme  l’avenir de l’humanité tout entière.

Peu importe à la vérité que des grandes puissances comme les Etats-Unis de Donald Trump ou la Chine de Xi Jinping sous-estiment leur responsabilité dans le drame qui menace notre espèce et refusent de jeter tout leur poids dans la balance afin d’inverser enfin le mouvement. Tôt ou tard et plutôt tôt que tard, les peuples concernés qui sont ou seront très directement impactés se révolteront contre cette inaction, exactement comme cela se produit aujourd’hui en Europe où les opinions publiques se mobilisent contre la passivité des classes dirigeantes, descendent massivement dans la rue pour se faire entendre, se rangent au côté des mouvements écologistes avec toutes les conséquences politiques que ce virage aura inévitablement.

Compte tenu de ce qui précède, il est évident que la création, ou plutôt l’opérationnalisation du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, va générer un bond en avant dans le domaine de la protection de la nature dont nous ne mesurons ni l’ampleur ni les effets mondiaux. Et que, de ce fait, l’immense Bassin du Congo deviendra en quelque sorte le lieu géographique où la lutte contre le dérèglement climatique se concrétisera le mieux, où seront mises en place les structures permettant de protéger efficacement la nature, où les populations seront éduquées, formées pour contribuer de façon efficace à ces actions, bref où ce qui n’est aujourd’hui qu’un noble dessein deviendra une véritable stratégie dont s’inspireront tous les peuples de la Terre. 

La route que doit suivre le Fonds bleu pour le Bassin du Congo est désormais clairement tracée. Elle est exactement celle que son fondateur, Denis Sassou N’Guesso, avait définie à Oyo en mars 2017.

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles