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Le changement de profession n'est pas toujours avantageux !

Samedi 14 Septembre 2019 - 19:16

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Sans formation digne de ce nom, il est difficile qu’un enseignant devienne un agent efficace des douanes et inversement. De même qu’un infirmier sans un nouveau « façonnage pointu » ne peut se transformer en un banquier. Alors pourquoi la course au changement inopportun des carrières et de façon abusive tend à devenir, ces derniers temps, un plat que la plupart des travailleurs veulent déguster ? Encore que si l’on n’a pas pu s’insérer dans la nouvelle profession, le dysfonctionnement professionnel peut apparaître. C’est regrettable!

 Nous ne parlons pas ici des mobilités professionnelles internes consistant à gravir des échelons ou à  changer de fonction au sein d’une même entreprise.  Nous parlons plutôt de la triste réalité qui tend à se généraliser et à devenir un vice comportemental : changer coûte que coûte de profession pour gagner mieux.

Quoique l’organisation du travail admette que tout travailleur qui le désire, par des voies appropriées et officielles, peut changer de carrière ou de profession, il est constaté que beaucoup de travailleurs de structures diverses déferlent, ces derniers temps, par vague, vers les services tels que  les impôts, les banques, les commerces, les hydrocarbures, les finances en quittant brutalement certaines corporations liées soit à la culture, à l’enseignement ou à la communication pour trouver mieux. Erreur, car toute profession a des avantages.  

 En tout cas, rien ne certifie que c’est parce que l’on a changé de carrière que l’on trouvera impérativement une place plus avantageuse. En réalité, toutes les professions se valent. C’est la division du travail qui détermine toute l’organisation socio-professionnelle d’un Etat souverain. On est mieux dans l’enseignement comme on le serait dans l’armée. Pourquoi fuir certaines professions pour d’autres en pensant trouver l’eldorado là où on l’intègre parfois par des moyens frauduleux ? C’est aussi là une manifestation d’une antivaleur.

Il est clair que changer abusivement de profession pour des raisons pécuniaires, sans avoir au préalable mesuré les exigences de ce nouvel emploi, c’est se comparer à un aventurier non averti qui se jette dans un milieu dont il ne connaît les tenants et aboutissants.  Cette course effrénée vers d’autres métiers qualifiés de juteux  peut conduire à un long chemin de regrets et d’inefficacité. Au lieu de s’efforcer à être meilleur pour pouvoir récolter de bons produits là où l’on est, on veut  coûte que coûte changer de profession pour des raisons farfelues.

Ceci étant, s’il existait professionnellement un moyen  adéquat  de bien suivre la trajectoire de tous ceux qui changeraient abusivement des professions, rares sont ceux qui brillent par la compétence. Or, le manque de compétence engendre le dysfonctionnement professionnel. Arrêtons avec cette attitude.

 

   

   

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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