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Le Congo au seuil d’un nouveau rebond

Mardi 26 Décembre 2017 - 10:42

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Au terme des quinze journées passées à Brazzaville durant lesquelles l’équipe du Fonds monétaire international (FMI) a analysé méticuleusement, point par point, la situation économique et financière du Congo, il est apparu clairement que si l’Etat concrétise rapidement les engagements pris ces derniers mois dans le but d’améliorer sa gouvernance, il obtiendra de la communauté internationale l’appui qui lui permettra de résoudre les problèmes économiques et financiers nés de l’effondrement brutal des cours du pétrole sur les marchés mondiaux.

Telle est la conclusion optimiste que l’on peut tirer du communiqué officiel rendu public jeudi dernier, à Washington, par le Département de la communication du FMI. Analysé mot par mot, ce document souligne, en effet, les points suivants qui démentent le pronostic pessimiste énoncé par de nombreux observateurs et confirment le diagnostic optimiste posé ici même à plusieurs reprises ces derniers mois.

Premier point : un accord entre le Fonds monétaire et les autorités congolaises sur les politiques macroéconomiques et structurelles est non seulement envisageable, mais également très probable si le Congo, comme il l’a promis, réforme sa gouvernance publique en luttant contre la corruption et en renforçant les mécanismes de contrôle de ses grandes structures.

Deuxième point : le Fonds monétaire précise dans son communiqué qu’il « accueille favorablement le projet de budget pour l’exercice 2018 » dans la mesure où la nouvelle loi de finances « contribuera à rétablir la viabilité budgétaire et la stabilité extérieure régionale » du Congo, donc sa crédibilité au regard des institutions internationales et des investisseurs.

Troisième point : l’équipe du Fonds  monétaire salue, dans ce contexte, la volonté affirmée des autorités congolaise d’approuver et de mettre en  place dès le début de l’année 2018 « une étude sur la gouvernance qui guidera les futures réformes » et sera donc fondée sur les préconisations des différentes institutions de Bretton-Woods, tout spécialement  la rigueur budgétaire.

Quatrième point : évoquant la question très délicate de la dette publique, qui atteint un niveau dangereusement élevé et constitue un danger majeur pour le Congo, le Fonds monétaire « encourage les autorités à finaliser le recrutement de conseillers juridiques et financiers » compétents et reconnus, autrement dit de faire appel à de vrais spécialistes et non à des amateurs pour l’assister dans la recherche d’un accord avec lui.

Cinquième  point : le Fonds monétaire confirme qu’il « continuera à travailler avec les autorités au cours des prochaines semaines » afin de définir l’accord qui permettra de rétablir la « viabilité de la dette » et donc libèrera le Congo du carcan financier qui l’étouffe dans le moment présent ; ce faisant, il manifeste de façon claire sa volonté d’assister le pays dans son redressement.

Sixième point : l’« arrangement financier » qui sortira le Congo de l’ornière dans laquelle il a été plongé par la crise du pétrole sera discuté dès qu’il aura été mis au point par les techniciens au sein même du Fonds monétaire ; il sera ensuite « proposé à l’examen » de son Conseil d’administration qui l’adoptera et mettra en place les dispositifs permettant de le concrétiser rapidement.

Il est clair, au final, que si le gouvernement applique dans les prochains mois la politique de rigueur qui conduit le Fonds monétaire à affirmer ainsi publiquement sa volonté d’accompagner le Congo dans la relance de son économie, il provoquera un bond en avant dont chaque citoyen profitera. Et c’est très probablement cette volonté qu’affirmera, samedi ou dimanche, le président Denis Sassou N’Guesso lorsqu’il adressera son traditionnel  Message de fin d’année à la Nation.

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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