Le Copéco appelle à un sit-in en novembre

Mercredi 30 Octobre 2013 - 18:49

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Le Collectif des opérateurs économiques du Congo (Copéco) invite tous les chefs d’entreprises à participer au sit-in qui se déroulera le 5 novembre devant le ministère des Finances et du Portefeuille public

Le président du Copéco, Paul Nestor Mouandzibi Ndinga, a annoncé aux Dépêches de Brazzaville la décision prise par la centrale syndicale lors de son assemblée générale du 29 octobre à Brazzaville. Ce n’est pas la première fois qu’une telle manifestation est envisagée, mais le collectif avait toujours temporisé suite aux promesses qui avaient été faites : cette fois, la décision est prise.

Les opérateurs économiques réagissent contre la décision du ministre des Finances de ne pas payer certains d’entre eux et d’avoir exclu près de 32 entreprises du contrôle ainsi que ceux concernés par les dossiers fractionnés. L’Inspection générale des finances (IGF), qui les a informés, n’a pas évoqué les raisons de cette mesure.

« Toute la dette doit être payée, il ne peut pas y avoir de sociétés exclues du payement. À l’occasion de la dernière réunion, nous avons décidé de rompre le contact avec l’Administration tant qu’elle ne nous payera pas », a souligné Paul Nestor Mouandzibi Ndinga.

La Copéco réclame plus de 15 milliards FCFA à l’État pour diverses prestations : la construction/rénovation de bâtiments, la fourniture d’équipement ou de matériel de bureau, des prestations intellectuelles, etc.

S’agissant des dossiers fractionnés, le Copéco estime qu’il s’agit d’une injustice, car la faute n’incombe pas à l’opérateur économique, mais à l’Administration qui, par ce biais, a échappé à la signature du ministre des Finances.

Cette situation, qui intervient en fin d’année, mécontente les trois cents chefs d’entreprises environ que regroupe le syndicat.

« Il n’y aura plus de possibilité de payer les opérateurs que nous sommes. Pour payer une dépense de l’État, il faut une ligne budgétaire. Or dans le budget présenté à l’Assemblée nationale, rien n’est prévu pour payer la dette. Si d’ici décembre, il ne paye pas, cette dette est complètement exclue », a expliqué le président du Copéco.

« On ne peut plus reculer, car nous ne pouvons plus faire face à nos charges. Certains sont prêts à se donner la mort. Nous avons eu cinq relevés de conclusions avec la tutelle où cette dernière a pris des engagements sans les respecter. Cette fois, comme nous sommes en fin d’année, ce cinquième sit-in doit être tenu. Nous avons tous les moyens pour l’organiser », a ajouté Paul Nestor Mouandzibi Ndinga.

Par ailleurs, le représentant du Copéco a déclaré : « Nous croyons que l’émergence en 2025 ne passera que par les opérateurs économiques et que le chef de l’État compte sur nous pour emmener le pays à la transformation : nous le soutenons dans sa démarche. Nous pensons que le ministre des Finances tergiverse pour nous payer. Nous sommes un syndicat responsable. »

Pour rappel, la dette à l’égard des opérateurs économiques date de 2012 et tous les engagements pris par l’État en 2013 n’ont pas encore été payés à ce jour ; il n’y a pas encore eu de programmation sur la ligne budgétaire.

Le ministère avait pris l’engagement, lors des différentes rencontres, de payer toutes les créances de l’exercice 2012. Un comité avait été mis en place pour procéder au contrôle des dossiers des opérateurs économiques. Il était composé de représentants de la police, du Copéco et du ministère. Un document avait été signé par le directeur de cabinet du ministre. Des commissions représentant les différentes parties devaient descendre dans les ministères. Malheureusement, l’IGF, coordonnatrice, a demandé le retrait de huit membres et d'en laisser trois seulement du Copéco.

Le comité a été mis en place suite aux réclamations et revendications faites à travers les médias et à la médiation de la police, s’étonnant d’être écarté du contrôle des différents ministères.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Paul Nestor Mouandzibi Ndinga (© DR).