Le « féminicide » : un fléau en inquiétante progression en Italie

Samedi 26 Novembre 2016 - 11:51

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Le monde a célébré vendredi la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Ce n’est pas que l’Italie soit plus machiste que d’autres pays même africains mais les violences contre les femmes y atteignent de tels degrés que toutes les sphères de la société s’en émeuvent. Il s’agit de la violence qu’on pourrait cyniquement qualifier « d’ordinaire », celle du couple se querellant dans leur maison et qui est aussi répandue que le monde. Mais il s’agit surtout des cas d’hommes tuant leurs conjointes, souvent dans le contexte d’une rupture.

Le phénomène atteint des proportions vraiment inquiétantes. Depuis le début de l’année, indique le journal romain à grand tirage La Repubblica, 116 femmes ont été assassinées dans de telles circonstances par leurs maris ou compagnons à travers la Péninsule. Et le phénomène intéresse absolument toutes les couches sociales, de l’ouvrier au cadre. Toutes les régions aussi, du nord opulent au sud, terre reconnue des traditions ancestrales et un peu désavantagé. Il intéresse aussi bien les Italiens « de souche » que les résidents.

Le dernier drame du genre s’est consumé à l’aube même de ce vendredi, avec l’assassinat d’Élisabeth, à Monza, en Lombardie (nord). Péruvienne de 29 ans, elle a été assassinée par son conjoint. Inquiètes, les institutions italiennes, du gouvernement au Parlement, ne cessent de dénoncer ces « féminicides », faisant entrer ce mot dans le dictionnaire. Aussi bien pour contrer le phénomène que pour aider les femmes qui survivent aux attaques au couteau, à l’acide ou aux agressions sexuelles, le gouvernement du Premier ministre Matteo Renzi a débloqué jeudi un budget de 5 millions d’euros étalés sur trois ans pour les centres sociaux spécialisés.

Pour sa part, le président de la République, Sergio Mattarella, a dénoncé « une plaie sociale ouverte » qu’il faut arrêter en Italie et dans le monde. « Avoir subi des violences est malheureusement un fait inscrit dans l’histoire d’encore trop de femmes. S’y ajoutent les violences collectives et individuelles générées par les guerres et les conflits ou par l’affirmation de stéréotypes agressifs. Particulièrement grave est la violence qui surgit entre les murs domestiques dans le contexte familial ou de relations sentimentales. Nous ne pouvons pas nous résigner devant ces abus. Il en va de la dignité humaine », a soutenu le président Mattarella dans un communiqué.

Lucien Mpama

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