Le feuilleton de Brazzaville. Acte 23. Brazzaville balle au pied

Jeudi 12 Décembre 2019 - 21:00

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Même s’ils raffolent du football professionnel dispensé par le petit écran, les Brazzavillois restent tout de même attachés à leurs clubs locaux. Les plus mythiques sont le Club athlétique renaissance aiglon-Cara-, vainqueur, en 1974, et depuis lors, de son unique Coupe des clubs champions ; Diables noirs ; Étoile du Congo ; Patronage. Comme par miracle, tous ont un petit nom pour leurs adeptes.

Ainsi, Cara est-il aussi appelé Bana Nzambé (les enfants de Dieu) ; Etoile du Congo, Itoumbou l’Okia (le haillon du filet) ; Diables Noirs, Yaka dia mama (le manioc de maman). Ces anciens dont il faut ajouter à la liste Interclub, l’équipe des militaires, sont dorénavant talonnés par les plus jeunes quand on considère le championnat de première ligue auquel prennent part des clubs venus de l’intérieur du pays. Citons en passant AC Léopards, AS Otoho, AS Cheminots, Nico Nicoye.

On avait l’impression que ne jouaient dans l’Étoile du Congo, considérée comme une émanation des ressortissants du nord-Congo, que les originaires de cette partie du pays. On croyait ne voir évoluer dans l’équipe des Diables noirs, fortement implantée dans les quartiers sud de Brazzaville, que les ressortissants du Pool ou du sud du pays. On faisait erreur. Il y a bien eu un certain Paul Ntandou, gardien de but admirable et aussi Bonazébi, Saviem pour la presse et les fans. Tous deux des natifs du Pool, des Kongo-Laris bien dans leur peau qui ont fait la pluie et le beau temps dans Étoile du Congo. José Ndé, ou encore Adan Ibovi, des Mbochis pur-sang venus du nord-Congo, ont quant à eux évolué dans Diables noirs.

Ntandou se cachait-il dans son quartier de Bacongo par peur des représailles de ses frères du coin, après une rencontre Étoile-Diables noirs remportée par le premier club ? Il n’y a rien de précis pour l’affirmer. Devrait-on peut-être se contenter de souligner le bonheur que procuraient aux amoureux du ballon rond les commentateurs infatigables du championnat national de football : Henri Pangui, Laurent Botséké, Djo Pambou, Jean Atarabounou « Ataras », Simon Zibé, Joseph Gabio, Germain Bissé, Constant Comlan Mindondo, Georges Boueya, Maxime Foutou, Jean-Gilbert Foutou, privaient de sommeil plus d’un.

Comme ce jeune homme rencontré un jour à Talangaï. Fanatique d’Itoumbou l’Okia comme son père, il racontait que ce dernier était devenu hypertendu « grâce à Etoile du Congo ». Bien sûr, il voulait dire, à cause de son engagement pour son club. Les fans, il y en a beaucoup qui tombent en syncope en cas de défaite de leur club ; d’autres finissent nerveux.

 

Jean Ayiya

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