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Le grand pari du Permis Ngoki

Samedi 17 Août 2019 - 14:03

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Revenons un instant sur la mise en exploitation prochaine, dans le département de la Cuvette, d’un gisement d’hydrocarbures qui pourrait bien, à terme très rapproché, changer la donne économique pour le Congo tout entier et pas seulement pour sa partie nord du pays.

Revenons-y en rappelant les deux points essentiels suivants : d’abord le fait que ce sont des entreprises congolaises, assistées certes par des experts étrangers mais pleinement responsables elles-mêmes de la conduite de cette opération, qui vont exploiter les vastes réserves d’hydrocarbures du Permis Ngoki ; ensuite l’engagement pris de façon solennelle, dans le Message adressé le 14 août à la nation, par la plus haute autorité de la République, le président Denis Sassou N’Guesso, de veiller à ce que la mise en exploitation de ce gisement ne dégrade en aucune façon la nature qui l’entoure.

Si l’on y réfléchit bien, ces deux points contiennent en germe une véritable révolution que l’on peut ainsi résumer.

 

  1.  Alors que, jusqu’à présent, les gisements d’hydrocarbures étaient explorés puis mis en exploitation pour l’essentiel par l’une ou l’autre des majors industrielles occidentales qui dominent le secteur depuis des décennies, les réserves découvertes dans le cadre du Permis Ngoki le seront, elles, par les deux compagnies congolaises – SARPD Oil et Pepa – que dirige Claude-Wilfrid Etoka et qui ont conduit l’opération de bout en bout. En quadruplant la production nationale d’hydrocarbures et en positionnant celle-ci à près d’un million de barils par jour, ces entreprises donneront au Congo une autonomie, une maîtrise de ses ressources naturelles dont les effets se feront très rapidement sentir du haut en bas de la sphère économique. Dans le moment pour le moins délicat où le pays s’emploie, avec l’aide de la communauté internationale, à régler au plus vite ses dettes, un tel bond en avant ne peut qu’accélérer fortement le processus en cours et donc contribuer de façon décisive à la relance que tous les Congolais attendent.

 

2. La seconde face de la révolution dont il est ici question concerne l’environnement. Alors, en effet, que des organisations non gouvernementales aux desseins pour le moins obscurs s’emploient, sur la scène médiatique internationale, à perturber le bond en avant qui se précise pour le Congo,  l’engagement pris de façon solennelle, le 14 août, par le Président Denis Sassou N’Guesso concernant la protection de la nature dans la zone couverte par le Permis Ngoki traduit un engagement de l’Etat qui fera de cette vaste opération un modèle à l’échelle planétaire. Tandis que, partout dans le monde, les opérateurs industriels exploitent les gisements de matières premières sans tenir le moindre compte de la préservation de l’environnement, la mise en valeur des gisements de la Cuvette se fera, elle, dans un cadre strict qui confirmera le fait que le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, dont la création a été actée à Oyo il y a deux ans, ne relève pas du mythe mais constitue d’ores et déjà un modèle dont tous les peuples feront bien de s’inspirer à l’avenir.

 

Que conclure de tout ceci ? Simplement le fait que, contrairement aux apparences, le Congo a désormais toutes les chances de sortir par la grande porte de la crise dans laquelle il s’est trouvé plongé du fait de l’effondrement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Mais aussi le fait qu’il est possible aujourd’hui d’exploiter la nature sans pour autant la détruire comme le font tant de nations de par le vaste monde et que la plus haute autorité du Congo est bien décidée à tout faire pour qu’il en soit ainsi sur l’ensemble du territoire national.

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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