Le pape demande pardon pour la pédophilie des prêtres

Vendredi 11 Avril 2014 - 19:45

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Pour le chef de l’Église catholique, les sanctions contre les prêtres coupables de pédophilie doivent être des plus sévères

« Plaie honteuse », la pédophilie des prêtres catholiques, grand scandale révélé surtout en 2010, constitue aussi pour le pape actuel un mal qui engage l’Église à le combattre avec fermeté. En juin 2010, le pape Benoît XVI s’était repenti de cette « honte », en demandant pardon « avec insistance » aux enfants abusés sexuellement par des hommes ou femmes d’Église. Il avait institué une commission d’enquête qui avait enquêté dans des diocèses d’Irlande, d’Écosse, du Canada, des États-Unis… Le scandale avait été gigantesque, et les accusations venant de partout.

Ce vendredi, le pape François a, lui aussi, confirmé la ligne de fermeté de son prédécesseur en réclamant même que les peines contre ceux des prêtres coupables de telles pratiques, soient « les plus sévères ». Car « on ne joue pas avec les enfants », a martelé le pape argentin en recevant au Vatican les membres d’une association catholique spécialisée dans l’enfance, le Bureau international catholique de l’enfance, basé à Paris, en France. Fondée en 1948, cette association qui se présente sous forme de réseau, est présente dans 66 pays.

Devant eux, le Souverain pontife a tenu à être sans ambiguïté. « Je me sens dans l'obligation d'assumer tout le mal commis par quelques prêtres, un petit nombre évidemment au regard de tous les prêtres, et de demander personnellement pardon pour les dommages qu'ils ont causés en abusant sexuellement d'enfants », a déclaré le pape. « L'Église, a-t-il poursuivi, est consciente de ce mal. Nous ne voulons pas reculer en ce qui concerne le traitement de ce problème et les sanctions qui doivent être prévues. Je crois qu'elles doivent être très sévères ! On ne joue pas avec les enfants ! »

Mais en même temps, le chef de l’Église catholique s’est élevé contre toutes les tentatives, d’où qu’elles viennent et quelles que soient leurs justifications, d’impliquer les enfants dans des expériences faisant d’eux des cobayes. « Les horreurs de la manipulation éducative que nous avons vécues sous les grandes dictatures génocidaires du XXe siècle n'ont pas disparu. Elles sont encore d'actualité, sous des atours et des propositions diverses, qui, sous prétexte de modernité, contraignent les enfants et les jeunes à emprunter la voie dictatoriale de la ‘pensée unique’ », a-t-il rappelé.

Lucien Mpama