Le Premier ministre italien arrive cette semaine à Brazzaville

Lundi 14 Juillet 2014 - 18:16

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Pour sa première visite en Afrique en tant que Premier ministre, M. Matteo Renzi a choisi le Mozambique, le Congo et l’Angola

C’est un choix qui sera commenté à coup sûr, car il est indicateur de la volonté italienne d’appuyer en Afrique les pays avec lesquels elle entretient une relation de coopération privilégiée. Arrivé à présidence du Conseil (primature) en février de cette année, Matteo Renzi, 39 ans, passe sur la scène politique de son pays pour un rotamatore qui entend mettre au placard à la fois les vieux politiciens et les vieilles politiques. Volontariste et partisan d’un langage qui n’entend pas s’arrêter aux seules proclamations, le Premier ministre italien est animé de la ferme volonté de mener des réformes dans son pays.

Cette volonté ne s’était pas encore beaucoup donnée à voir sur la scène internationale jusqu’ici. Pour l’Afrique, des voix ont même avancé qu’il n’avait pas beaucoup d’appétence pour la politique africaine. Le mandat de son prédécesseur Enrico Letta, brusquement interrompu, s’était caractérisé par des signes qui ont été autant de symboles qu’il n’a pas endosser : pour la première fois, une Italienne d’origine africaine (RDC) avait fait son entrée au gouvernement, et son poste était loin de n’être que de pure figuration.

En outre, la ministre des Affaires étrangères de ce gouvernement avait entamé une tournée africaine dans les pays africains en croissance et de respect des droits de l’homme : Ghana, Sénégal, Côte d’Ivoire notamment. Elle avait aussi, par ailleurs, littéralement mis à l’eau une flottille humanitaire dont l’action sur les ports d’Afrique – dont Pointe-Noire – a été saluée, y compris par le Vatican pour son efficacité en matière de soins de santé gratuits.

Mais jusqu’ici, M. Matteo Renzi s’était montré peu visible sur la scène internationale africaine. Pourtant, c’est son intervention qui a été décisive fin mai dernier pour débloquer le dossier des 31 enfants congolais (RDC) adoptés par des familles italiennes. Il avait promis, il a fait. Son arrivée en Afrique centrale, pour son premier « bain africain », est donc indicatrice d’une réelle volonté de pousser davantage la coopération avec le continent. Il sera samedi 19 juillet à Maputo, dimanche 20 à Brazzaville et lundi 21 à Luanda, selon le programme officiel diffusé lundi à Rome.

Les trois pays qu’il va visiter sont des partenaires de longue date et de choix en matière notamment d’exploitation énergétique. Les fabuleux gisements gaziers du Mozambique ; le pétrole en off et on-shore du Congo et d’Angola sont notamment les résultats des explorations menées par le grand groupe pétrolier italien ENI. L’ambassadeur du Congo en Italie, M. Mamadou Dékamo-Kamara qui est aussi le doyen du corps diplomatique africain à Rome, s’est, à plusieurs reprises, félicité de l’excellence des relations avec l’Italie, un pays que le président Denis Sassou-N’Guesso a par ailleurs visité à plusieurs reprises au cours de la décennie.

Lucien Mpama