Le Rapport économique 2014 sur l’Afrique se consacre à l’industrie

Vendredi 13 Juin 2014 - 10:30

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Co-publié par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et la Commission de l’Union africaine, le rapport donne à la République du Congo des pistes de solutions pour améliorer sa stratégie d’industrialisation en cours d’élaboration, sur la base d’un diagnostic et d’études de cas réalisées sur le continent africain

Bruno Jean-Richard Itoua, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, a officiellement présenté le rapport le 12 juin à Brazzaville, devant un parterre d'acteurs économiques publics et privés et de hauts fonctionnaires.

Le rapport de cette année porte comme titre « La politique industrielle dynamique en Afrique : institutions novatrices, processus efficaces et mécanismes flexibles ». Ce thème découle des travaux précédents sur le rôle de l’État dans la transformation économique et sur l’industrialisation fondée sur les produits de base.

Au-delà d’une analyse des problèmes d’industrialisation du continent et compte tenu de l’expérience des pays du Sud en voie d’industrialisation, le rapport offre un cadre institutionnel pour concevoir et mettre en œuvre la politique industrielle en Afrique. Il recommande que les gouvernements disposant de peu de ressources créent des infrastructures en adéquation avec des besoins sectoriels ou des domaines thématiques de l’expansion industrielle.

« Le rapport 2014 appelle le continent à recentrer ses stratégies de développement économique sur l’industrialisation, en particulier sur les moyens d’élaborer et de mettre en œuvre une politique industrielle efficace », a souligné le coordonnateur-résident du système des Nations unies, Anthony Kwaku Ohemeng-Boamah.

En effet, il se dégage que la croissance sur le continent Afrique n’est pas inclusive et la transformation structurelle ne suit pas. Ce constat entraîne une faible productivité de la main-d’œuvre et de création d’emploi, une baisse insuffisante du taux de pauvreté.

Le Congo

D’après les données de la Banque des États de l’Afrique centrale pour l’année 2012, le secteur secondaire représente en République du Congo moins de 10% de la production totale du produit intérieur brut (PIB). Cette estimation représente 487 milliards de FCFA pour un PIB estimé à 6 842 milliards. Ainsi, si l’on déduit la production d’eau et d’électricité, l’industrie manufacturière ne représente que 3,8% de la production du Congo.

Cependant, Anthony Kwaku Ohemeng-Boamah est optimiste sur l’inversion de cette situation, compte tenu des potentialités du Congo pour la transformation de ses ressources naturelles. « Heureusement, nous constatons ces derniers temps que le Congo s’est engagé en faveur de l’industrialisation », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a souligné la nécessité pour le Congo d’accorder une attention soutenue aux prérequis nécessaires à une industrialisation réussie et soutenable : une formation professionnelle pointue de la main-d’œuvre, un climat des affaires devant faciliter la création et le développement des entreprises, l’amélioration nécessaire du cadre judiciaire ainsi que le système bancaire.

Dans son argumentaire, il a rappelé l’échéance des Objectifs du millénaire au développement pour 2015, soulignant l’importance que le projet d’industrialisation permette la création d’emploi, la hausse de la productivité et la réduction de la pauvreté. L’industrie de transformation se présente comme un des éléments majeurs permettant au Congo non seulement de diversifier son économie, mais d’atteindre son objectif de devenir pays émergent.

« Il faut admettre que le pays se doit encore de renforcer son dispositif réglementaire en se dotant d’instruments performants de gouvernance de sa politique industrielle », a reconnu Bruno Jean-Richard Itoua.

En effet, la très forte dépendance du Congo aux exportations de produits primaires impose de formuler un cadre de politique sociale et économique adéquat, susceptible, d’une part, de créer les conditions propices à la diversification de l’économie et à l’industrialisation et, d’autre part, de mieux valoriser localement les ressources naturelles.

Nancy France Loutoumba

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(© DR)