Le saviez-vous ? La plus grande épidémie de l’histoire

Jeudi 7 Février 2019 - 21:08

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Dans les premières années du siècle dernier, une psychose générale s’est installée lors de l’apparition d’un petit virus H1N1. L’Organisation mondiale de la santé et les autorités gouvernementales prenaient très au sérieux ce qui s’est révélé par la suite une épidémie de grippe, certes très contagieuse, mais relativement bénigne.

C’est pourtant avec de bonnes raisons que la méfiance s'est installée : les virus de sous-type H1N1 sont responsables de l’épidémie humaine la plus meurtrière de tous les temps. Ils ont, en effet, mis un terme à plus de cinquante à cent millions de vies au courant du siècle dernier, sous le nom célèbre de "Grippe espagnole".

Sur une période restreinte allant de 1918 à 1919, la grippe espagnole s’est répandue à une vitesse peu commune, du fait de son taux élevé de contagion, à tel point qu'on la qualifie davantage de pandémie que d’épidémie. Elle toucha, en effet, l’ensemble des continents, partant vraisemblablement de Chine, trouvant son chemin vers les Etats-Unis pour s’abattre par la suite en Europe, durant un laps de temps d’à peine quelques mois. 50% de la population mondiale, soit près d’un milliard d’individus, en furent atteints.

La pandémie présentait, outre sa vitesse de contagion, des caractéristiques inhabituelles : elle touchait davantage les jeunes adultes, censés pourtant être dans une forme optimale pour lutter contre les maladies, par rapport aux jeunes enfants ou aux aînés. Ceci s’explique probablement par le mode d'action du virus qui affaiblit les défenses immunitaires (les malades mourraient en majorité de complications, par exemple bronchiques, qui en résultaient) : le système immunitaire des jeunes adultes réagissait beaucoup trop au virus, jusqu'à attaquer le corps même. D'autres raisons d'ordre social ou circonstanciel ont été avancées : la tranche d'âge des jeunes adultes est celle qui se déplace le plus et entretient de nombreux contacts ou se retrouve dans des endroits ou on côtoie de nombreuses personnes.

La grippe espagnole, du sous-type H1N1, fit en quelques mois davantage de morts que la Première Guerre mondiale, qui venait de s’achever lorsque la pandémie se déclara.

Cette pandémie fait donc partie des plus fortes et meurtrières de l’histoire, comparables à la peste noire au XIVe siècle, ou au sida dans la période actuelle, bien que dans ces cas, la population globale et les conditions de celle-ci nuancent fortement les données à comparer. Ainsi, la peste noire tua en quelques années près de 30 à 50% de la population européenne (environ vingt-cinq millions). L'hygiène n'était cependant pas ce qu'elle était lors de l'épisode de la grippe espagnole. Le sida, quant à lui, continue d’amener à la mort de nombreuses personnes (vingt-quatre millions de morts imputables à cette maladie et ses conséquences, actuellement) mais du fait de son mode de transmission, se révèle nettement moins contagieux.

 

Jade Ida Kabat

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