Le Vatican appelle à l’action contre la traite des êtres humains

Mardi 27 Juin 2017 - 19:06

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À l’ONU vendredi, le Vatican a affirmé que le temps des bavardages était révolu : le monde doit prendre le phénomène de la traite à bras le corps.

L’archevêque philippin Bernardito Auza qui représente le Vatican auprès de l’ONU, à New York, a eu vendredi des mots très directs pour condamner le phénomène persistant de la  traite des êtres humains. Vente et mise en esclavages d’enfants et de jeunes femmes et prostitution continuent de prospérer aujourd’hui à la faveur d’une indifférence généralisée. Il faut y mettre un terme, car il s’agit de « réalités parmi les plus épouvantables du monde contemporain », « une plaie qui transforme des êtres humains en simples instruments de  lucre et de plaisir ».

Il y faut un engagement accru et compétent car il s’agit de viser la restitution de leur dignité et de leur humanité à des personnes fragilisées par les nombreuses tribulations de la vie. Guerres, cataclysmes et crises diverses jettent sur les bords de route des centaines de milliers de personnes qui deviennent autant de proies d’une criminalité qui prospère sur les crises économiques, politiques ou environnementales des autres. Il faut fortement promouvoir ce que le pape François appelle « une écologie humaine correcte » qui s’interdit « la chosification de l’homme ».

Cela passe par la mise en place d’une coordination mondiale des actions destinées à la lutte contre les diverses formes de ce trafic. Mais cela passe aussi par la mise en place de stratégies destinées à asseoir durablement les réponses envisagées pour y faire face. Il faut nécessairement des compétences interdisciplinaires qui englobent le droit, l’éducation, la santé et la psychologie. De telles stratégies passent nécessairement aussi par l’éducation, car il ne suffit pas de décrire le phénomène et de s’en alarmer, il faut aussi toucher aux causes profondes de sa persistance.

Les victimes de toutes sortes de trafics doivent nécessairement être accompagnées psychologiquement dans leur parcours de récupération, de réveil du profond cauchemar dans lequel elles ont vécu. Il s’agit de leur insuffler de quoi retrouver confiance en elles-mêmes et les encourager à construire une nouvelle vie. L’Observateur permanent du Saint-Siège s’est réjoui du travail que mènent des  groupes engagés au sein de l’Eglise catholique, tel le Groupe de Sainte Marthe contre la prostitution ou les réseaux Talita Khum et RENATE qui visent la réhabilitation et la réintégration de nombreuses victimes de la traite contemporaine des êtres humains.

Lucien Mpama

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