Le Vatican appelle à se mobiliser contre la tuberculose

Vendredi 4 Juillet 2014 - 17:30

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Redoubler d’efforts, mais le faire dans la concertation et la solidarité : le « ministre » de la Santé du Vatican indique les pistes pour combattre la maladie avec humanité      

Une conférence de deux jours consacrée à la lutte contre la pandémie de la tuberculose s’est ouverte à Rome vendredi. Initiative de l’Organisation mondiale de la santé, elle a rassemblé des experts européens, des chercheurs et des humanitaires. À la séance d’ouverture, les participants ont suivi la prise de position du Saint-Siège portée dans la salle par Mgr Zygmund Zimowski, archevêque polonais qui est président du Conseil pontifical pour la pastorale des agents de santé, c’est-à-dire le ministre de la Santé du Vatican.

Le haut prélat a relevé que le monde avait accompli des progrès indéniables dans la lutte contre la pandémie de la tuberculose depuis 1993. « C’est là, a-t-il relevé, le résultat d’un engagement résolu de la communauté internationale qui, déterminée à éradiquer cette pandémie d’ici à 2015, a permis la mise à disposition à large échelle des thérapies de lutte. » Souvent liée à l’autre pandémie redoutable du moment, le sida, la tuberculose ne donne pourtant pas l’impression que le monde veut baisser les bras ou se reconnaître impuissante dans son engagement à l’éradiquer.

Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de recherches et de financements. C’est là un paradoxe : le monde veut éradiquer le mal, mais reste frileux quand il s’agit de contribuer au fonds de lutte. « La tuberculose, a insisté le plénipotentiaire du Vatican, continue de frapper les pauvres. » Et ses ravages se notent aussi bien dans les pays défavorisés que dans les couches les plus vulnérables des pays nantis. C’est pourquoi les données (de 2012) continuent de présenter un tableau plutôt sombre : 6 millions de malades dans le monde, 1,3 million de morts. Et chaque année, on enregistre de nouvelles infections au rythme de la persistance du sida qui en devient le vecteur.

« C’est pourquoi, a souligné Mgr Zimowski, j’accueille favorablement la nouvelle stratégie de lutte qui va démarrer à partir de l’année prochaine. La tuberculeuse, “maladie tueuse”, nécessite, si l’on veut en venir à bout, non seulement des efforts concertés, mais aussi des stratégies de lutte qui allient à la fois les politiques, le monde médical et la société civile. »

Il a souligné, reprenant en cela des propos du pape émérite Benoît XVI, que la réelle mesure d’une humanité authentique est dans le rapport que la société entretient avec ses malades et avec le monde de la souffrance. Tant que la maladie sera traitée comme une affaire de simples courbes, de statistiques et de données qui montent ou qui baissent, elle restera une réalité à traiter dans les laboratoires. Mais si sa dimension humaine est cernée, elle cesse de donner prise aux idéologies. Celles-ci vont, parfois, jusqu’à décréter qu’il est licite de tuer les malades et les plus vulnérables dans une société préoccupée du seul bien-être des bien-portants.

Lucien Mpama