Lékoumou : Émilienne Raoul au chevet des populations autochtones

Lundi 11 Août 2014 - 17:30

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La ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, qui vient de séjourner dans le département de la Lékoumou, a fait des dons divers aux populations autochtones. Le geste est à inscrire dans le cadre de la Journée internationale qui leur est consacrée

Émilienne Raoul a, entre autres, remis cinq mille actes de naissance au préfet du département de la Lékoumou, André Ovu, afin de les délivrer gratuitement aux enfants autochtones non déclarés à l’état civil. Cette démarche a été justifiée par le fait que les services sociaux de la Lékoumou ont recensé 2 000 enfants autochtones qui n’ont pas d’actes de naissance. Ce qui les empêche d’aller à l’école. Outre les registres des documents d’état civil remis aux autorités, la ministre des Affaires sociales a également assisté les populations autochtones du village Boudouhou, dans le district de Mayéyé et celles d’Indo, dans la communauté urbaine de Sibiti.

À Boudouhou, village situé à environ 25 km du chef-lieu du département de la Lékoumou, Émilienne Raoul a offert du matériel aratoire et une enveloppe de 300 000 FCFA pour l’achat de semence d’arachide et de bananiers à une coopérative des populations autochtones. S’exprimant au nom de la population bénéficiaire, le sous-préfet de Mayéyé, Joséphine Lounda, qui a milité pour rapprocher les peuples autochtones de Boudouhou aux Bantous, s’est félicité de l’acte posé par la ministre. 

À Indo par contre, l’assistance a concerné une centaine de nouveau-nés autochtones et près de 150 femmes des cinq campements de ce quartier de Sibiti. Ils ont reçu, entre autres, des bassines, protège savons et des lots d’habits. D’après la ministre, l’insertion se fait aussi par le travail alors que les peuples autochtones sont utilisés comme main d’œuvre dans les plantations. « Des documentations disent que pour un bâton de cigarette, on leur demande de travailler sur un hectare. C’est inhumain ! Et nous voulons qu’ils s'affranchissent de cette situation », a déclaré la ministre.

Une école pour les peuples autochtones à Mayéyé

Face au nombre très élevé des enfants autochtones qui ne vont pas à l’école, la ministre s’est engagée à tout mettre en œuvre pour qu’une école pilote soit créée dans le district de Mayéyé où cette couche sociale est implantée dans neuf villages. Cette école sera de type ORA (Observer, réfléchir et agir) dont l’expérience a été tentée dans la partie nord du pays. Le sous-préfet de cette entité administrative, qui avait déjà exposé ce projet à la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), pense que l’érection de cet établissement permettra le brassage des populations autochtones des neuf villages.

Les autochtones de Youa menacés d’expulsion

La ministre des Affaires sociales a également visité les populations autochtones de Youa, au quartier Moussanda. Installées entre le nouveau stade de Sibiti et la ville, ces populations ont expliqué à Émilienne Raoul que les Bantous les somment de quitter ces lieux qu’elles occupent depuis plusieurs décennies. Elles ont expliqué leur errance (nomadisme) par le mauvais comportement de certains propriétaires de terrains qui depuis 1986 n'acceptent pas leur installation sur un quelconque site.

Rappelons que la Journée internationale des populations autochtones a été célébrée cette année sous le thème : « Combler le fossé : la mise en œuvre des droits des peuples autochtones ». 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Emilienne Raoul remettant les registres d’actes de naissance à André Ovu ; la ministre présentant les dons aux populations d’Indo ; crédit photo Adiac