Léonora Miano présente son nouveau roman à la Librairie-Galerie Congo

Vendredi 25 Octobre 2013 - 15:39

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Le 22 octobre, la Librairie-Galerie Congo à Paris a accueilli une nouvelle édition de « Palabres autour des arts » sur le thème « la loi du genre » avec, en invitée d’honneur, la romancière Léonora Miano pour son nouveau roman La Saison de l’ombre (Éditions Grasset 2013)

Dans la première partie de la rencontre littéraire, les chroniqueurs du jour – Aurore Foukissa, Françoise Hervé, Célia Sadaï et Cédric Moussavou – ont donné leurs avis sur les romans Photo de groupe au bord du fleuve d’Emmanuel Dongala (Éd. Actes Sud, 2010), Thérèse en mille morceaux de Lyonel Trouillot (Éd. Actes Sud, 2000), Patera d’Aïssatou Diamanka-Besland (Éd. Henry, 2009) et American Darling de Russel Banks (Éd. Russel Banks, 2005). Ces textes décrivent respectivement la société congolaise de façon critique, le conformisme social, le combat contre l’immigration en Europe et l’histoire d’une Américaine témoin de la création du Libéria (une histoire inspirée de la réalité).

En deuxième partie, les chroniqueurs ont reçu Léonora Miano pour son roman La Saison de l’ombre (Éditions Grasset 2013). Le roman traite de la disparition de douze personnages du clan mulongo, dont dix jeunes initiés et deux hommes d’âge mûr. Cette disparition est liée à la capture par des Bwele, un clan rival qui les a « vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux », les Blancs se servant des Bwele pour exercer la traite négrière. « Le pape  Nicolas V en autorisant l’esclavage, avait oublié qu’il avait autorisé la dépossession du peuple africain de leur terre », a affirmé Léonora Miano. En traitant de la notion de collaborateurs dans la traite négrière, l’auteur a indiqué qu’il n’y a pas eu de réelle collaboration entre chefs africains et colonisateurs. Ceux-ci s’imposaient tout simplement devant les dominés : le dominant ne coopère jamais avec le dominé.

Un autre point du débat a tourné autour de la caricature des événements africains lorsque leur histoire est racontée par d’autres. « L’histoire de l’humanité est la même, il n’y a pas de différence entre des événements tragiques africains et ceux de l’Europe », a déclaré l’écrivaine camerounaise.

La Saison de l’ombre est à la fois à un roman symbolique, ésotérique et mystique. « Le mysticisme ne se confond pas avec l’ésotérisme. Les Africains ont leur culture pour expliquer des phénomènes naturels selon leurs connaissances. L’histoire est racontée selon leurs points de vues », a renchéri l’auteur.

Le troisième moment des « Palabres autour des arts », consacré au débat avec le public, avait pour thème : « Les livres sont-ils sexués ? ».  Il s’agissait en d’autres termes de réfléchir sur la manière dont un auteur masculin arrive à décrire des émotions féminines à travers des personnages et vice versa.

Richard Ballet