On les appellera désormais saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II !

Dimanche 27 Avril 2014 - 20:40

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Devant une foule immense de fidèles, le pape François a proclamé dimanche sur la place Saint-Pierre de Rome la sainteté de deux de ses prédécesseurs

Il y avait plus d’un million de fidèles accourus place Saint-Pierre dimanche matin pour la canonisation de deux papes à Rome. Un million, selon le décompte de l’efficace protection civile italienne, mais un chiffre qui ne tient pas compte des foules qui, ne pouvant accéder à la place Saint-Pierre, se sont agglutinées devant des écrans géants place Farnèse, près de l’ambassade de France, place Navone et place du Cirque-Maxime. Sans doute les 5 millions annoncés (ou craints) par les organisateurs n’ont-ils pas été atteints, mais Rome a connu indiscutablement son jour des grandes foules.

Et malgré la pluie qui depuis la veille a quelque peu gêné les activités de prière prévues, dimanche tout le monde, même ceux qui ont préféré dormir sur place pour ne pas rater les bonnes places (d’où voir le pape), a été suffisamment frais pour assister à la proclamation des deux nouveaux saints de l’Église catholique. Une formule simple, prononcée à 10h20, soit après la demi-heure de messe. Salve d’applaudissements de la foule, un phénomène jouissant de l’effet de prolongement du fait que sur les différentes places les propos du souverain pontife parvenaient avec quelques secondes de décalage.

Alors a commencé la partie strictement priante de cette cérémonie historique en absolu avec la lecture des textes liturgiques en latin et en grec, la lecture de l’Évangile suivie de l’homélie du pape, et les intentions des fidèles déclamées en espagnol, en arabe, en anglais, en chinois et en français. Tout ce qui a suivi ensuite n’était que simple application du rite des messes chez les catholiques : offertoire, consécration, communion et bénédiction finale du pape. Mais en intercalaire, comme dans toute messe normale, le pape étant aussi prêtre, il y a eu l’homélie, l’autre nom pour dire sermon, prononcée devant un assistant attentif : le pape émérite Benoît XVI.

L’homélie du pape François, comme de juste, a rendu hommage aux deux prédécesseurs canonisés du jour, Jean XXIII et Jean-Paul II.  « Ils ont été des prêtres, des évêques, des papes du vingtième siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais n’en ont pas été écrasés. En eux, Dieu était plus fort ; plus forte était la foi en Jésus Christ rédempteur de l’homme et Seigneur de l’histoire ; plus forte était en eux la miséricorde de Dieu manifestée par les cinq plaies ; plus forte était la proximité maternelle de Marie », a réaffirmé le souverain pontife.

« Jean XXIII et Jean Paul II, a-t-il poursuivi, ont collaboré avec le Saint-Esprit pour restaurer et actualiser l’Église selon sa physionomie d’origine, la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles. » Et le pape de rappeler : « N’oublions pas que ce sont les saints qui vont de l’avant et font grandir l’Église. Dans la convocation du concile, Jean XXIII a montré une délicate docilité à l’Esprit-Saint, il s’est laissé conduire et a été pour l’Église un pasteur, un guide-guidé. Cela a été le grand service qu’il a rendu à l’Église ; il a été le pape de la docilité à l’Esprit. »

Le pape a émis le vœu « que ces deux nouveaux saints pasteurs du peuple de Dieu intercèdent pour l’Église, qu’ils nous apprennent à ne pas nous scandaliser des plaies du Christ et à entrer dans le mystère de la miséricorde divine qui toujours espère, toujours pardonne, parce qu’elle aime toujours ». À la fin de la messe et avant son traditionnel bain de foule, le pape a salué les diverses délégations officielles présentes, 98 délégations d'États ou d'organisations internationales dont les représentants se sont mis en file pour serrer la main du pape.

L’Afrique a aligné un nombre important de délégations, qui comprenaient des chefs d’État : M. Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale et madame, le président Ali Bongo Ondimba du Gabon et son épouse, le président Gabriel Robert Mugabe du Zimbabwe et Grace Marufa, son épouse, l’ancien président Henri Konan Bédié du Cameroun, et de nombreux ambassadeurs, dont M. Henri Lopès, l’ambassadeur du Congo près le Saint-Siège. Dans la foule, noyée au milieu de milliers d’autres fidèles exubérants, la centaine de pèlerins venus par avion spécial de Brazzaville avec leurs évêques donnait elle aussi de la voix et jubilait.

Lucien Mpama