L’étude de la Banque mondiale sur les inégalités connaîtra une révision

Mercredi 25 Juin 2014 - 18:56

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La vulgarisation du rapport d’étude sur les inégalités hommes-femmes dans les domaines de l’éducation et de l’emploi en République du Congo pourrait intervenir en septembre prochain. En attendant sa validation, le document a fait l’objet d’une discussion technique pour garantir sa qualité, qui a débouché sur sa révision

Le groupe de la Banque mondiale (BM) a organisé le 25 juin, à Brazzaville, un atelier de restitution technique du document. Celui-ci s’est consacré à identifier les poches d’inégalités dans ces domaines, à les circonscrire puis à proposer des options de solutions appropriées.

L’étude a été réalisée à la demande du ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, comme appui à la production des données statistiques fiables.

Le gouvernement et la BM se sont mis d’accord pour une étude diagnostique sur la situation du genre au Congo, en s’appuyant sur des enquêtes existantes. Le résultat est visible, réalisé avec les données primaires des enquêtes : Emploi 2009, ECOM 2011 et EDS 2011.

Cette étude pose la problématique de l’inégalité Genre dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Elle propose des recommandations d’ordre politique.

« Ce rapport arrive à point nommé. Dans quelques mois, sera lancé le processus d’évaluation de la politique nationale Genre et son plan d’action en vue de formuler une nouvelle approche sur la question », a commenté le directeur de cabinet de la ministre, Ludovic Oniangué.

Il a indiqué qu’il serait opportun de penser à garantir la triple compatibilité pour la mise en œuvre de cette politique nationale. Par conséquent, l’aide des données fiables quantitative et qualitative s’avère indispensable.

« Cette étude devrait nous permettre de poser un diagnostic idoine de la situation actuelle, de cerner les obstacles psychologiques et sociologiques et d’identifier les problèmes récurrents pour proposer les alternatives de solutions correspondantes sous forme de recommandations », a précisé Ludovic Oniangué.

Quelques points du rapport

Selon le rapport, le système éducatif au Congo est caractérisé par un taux élevé de fréquentation des filles au primaire et l’absence de différence de genre à ce niveau.

Le document relève cependant que les taux d’achèvement restent généralement bas pour le primaire et le secondaire, avec un taux d’abandon pour les filles plus élevé que pour les garçons.

Il indique que les enfants vivant en milieu rural et/ou issus de ménages moins aisés sont plus exposés à des taux élevés de redoublement et de faibles taux d’achèvement ; les filles étant plus vulnérables à ces conditions.

Sur le plan du marché du travail, il ressort des tendances que les jeunes Congolais, en particulier les femmes, ont peu de possibilités d’emploi. Le manque de diversification de l’économie et un secteur privé peu développé sont des obstacles importants à la création d’emplois.

Les femmes entrent sur le marché du travail à un plus jeune âge que les hommes, mais elles sont beaucoup moins susceptibles de travailler après 22 ans. Le fait que les femmes commencent à travailler plus jeunes pourrait être lié à l’abandon précoce de leurs études.

Entre autres constats, il existe une corrélation positive entre le niveau d’instruction et le chômage, mais aussi entre le niveau d’instruction et l’emploi dans le secteur formel. L’analyse détaille cet aspect en notant que le taux de chômage est plus faible chez les personnes moins éduquées, d’une part, et que, d’autre part, la poursuite des études améliore sensiblement les chances de trouver un emploi dans le secteur formel, où les salaires sont plus élevés.

Selon la BM, les différents constats évoqués dans le rapport permettent de mieux comprendre l’origine des inégalités de genre et de souligner que les obstacles à l’épanouissement de la femme congolaise le sont aussi au développement économique du Congo.

Dans une étude effectuée en 2007, la BM avait souligné que les femmes constituaient un capital intéressant pour toute économie qui se veut émergente.

« Il est clair que sans régler les obstacles à l’épanouissement de la femme congolaise, l’aspiration pour un développement économique et social ne sera qu’illusion », a déclaré le représentant résidant par intérim de la BM, Amadou Oumar Ba.

« Les défis sont certes nombreux, mais pas insurmontables et je sais pouvoir compter sur l’engagement des autorités congolaises pour y faire face », a-t-il conclu.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’atelier de discussion technique (© Adiac). Photo 2 : Les participants examinant le document (© Adiac).